" Alors parut Coigny, sous le plus joli frac;
Polisson du matin, dont les femmes sont folles:
Il parait en chantant au lever de Toinon,
Parle chevaux, plaisirs, toilettes, fariboles,
Et sait plaire si bien, qu'il lui prend un téton,
Après l’avoir sucé, plus bas il veut descendre.
Toinon feint de dormir, Coigny se permet tout;
Se rend maître du lieu qu'il n'ose pas défendre,
Baise le cul, la motte et pour tout dire fout.
La reine à chaque coup légèrement riposte;
Entrouvre une paupière humide de plaisir,
La referme aussitôt qu'Amour se rend au poste,
Mars et Venus mieux qu'eux jamais s'ont su jouir.
En fouteur vigoureux Coigny décharge l'âme,
Toinon rend coup sur coup et ne peut resister,
Par les plus chauds baisers elle retrouve sa flamme,
En l'inondant de foutre, elle ose l'imiter.
Par les noms les plus doux elle le récompense.
C'est son Dieu, c'est son tout; c'est tout ce qui lui plait.
Elle voudrait donner un dauphin à la France,
Elle l'en prie en grace et Coigny le lui fait.
Par mille jeux lascifs ce cher dragon prélude,
Il n'avait que foutre avec précautions.
Cette fois d'être honnête, il perdit l'habitude:
Il prépare la voie et la fout tout de bon.
Quel triomphe pour lui! Quels doux moments pour elle.
Quel bonheur pour tout deux! Complaisante Toinon,
Voluptueux Coigny, l'amour vous ensorcelle:
Vous déchargez ensemble à perdre la raison,
Vous êtes seuls au monde et foutez pour la France,
Adieu le jeu du doigt, tribade Jule, adieu.
Il ne faut plus penser à cette jouissance,
Se branler est d'un homme, enconner est d'un dieu !"
Les fureurs utérines de Marie-Antoinette. Femme de Louis XVI. Editions Au Manège, et dans tous les bordels de Paris, 1791. BNF