C’est hype, sexy, sévèrement burné mais pratiqué uniquement par des filles (et quelles filles !)… mais qu’est ce que c’est ? Le Paris Roller Girl voyons ! Tu connais pas ? Pfff...
Ecoute vite le témoignage d'Amélia, alias Pin-Up Killer et gagne des points dans le tendaçomètre de la Kapitale. T'as de la chance qu'on soit en vacances, c'est moi qui te le dis...
LC : Dis-moi, Pin-Up Killer, qu’est-ce donc que Paris Roller Girl
?
Pin-Up Killer : Paris Roller Girl est la première équipe parisienne de roller derby, créée en février 2010 par Inès Habhab, une sportive française, et Margaret Morris, une joueuse de roller derby américaine qui vit à Paris. L’équipe s’est peu à peu étoffée, et nous sommes à présent 40 joueuses. Le roller derby est un sport américain de vitesse et de contact, essentiellement féminin, et complètement autogéré par les filles de l’équipe, réparties en comités: le coaching, l’organisation des entraînements et des déplacements, le recrutement des nouvelles, le marketing, le sponsoring, la création des équipements, le site internet, chacune est amenée à participer activement à la vie de la league. Je suis moi-même médiatrice au sein de l’équipe, et je participe à un comité. La belle et talentueuse Inès est notre capitaine. Le coaching est assuré par les américaines Margaret, Allison et Claire, qui connaissent bien le roller derby. C’est l’esprit « do it yourself » avec un souffle féministe-sexy-punk-rock.
LC : En fait, c’est une sorte de fight club de pin-up à roller, non ?
Pin-Up Killer : Oui c’est un peu ça : des super filles à rollers qui se coursent et se combattent sur une piste circulaire. Nous sommes l’antithèse des cheerleaders potiches finalement !
En réalité, chaque fille est libre de s’habiller comme elle en a envie pour patiner, version sport, fun, punk ou sexy. Ce sport permet d’exprimer sa personnalité et sa créativité à travers sa tenue, et de toute façon, il serait impossible d’être à l’aise pour patiner vêtues de cols roulés et de pantalons larges. Nous ne sommes pas plus déshabillées que pour un cours de yoga ou de danse, et nous sommes largement couvertes par nos grosses protections, casque, genoux, coudes et poignets, sans oublier le protège-dents super glam !
Le roller derby nous amène à porter certains coups, avec les épaules et les hanches, et à se montrer offensives - de vraies tigresses ! - choses que nous les filles n’avons en général pas appris à faire ! On nous apprend plutôt à se montrer conciliantes face aux gens, et à dire les choses par derrière. Au roller derby c’est l’inverse : on se défoule et on se fight sur la piste, et on est sympas hors de la piste ! Mais c’est sûr qu’il ne faut pas avoir peur de prendre des coups et de chuter souvent.. Je ne compte plus les bleus.
LC : Des filles qui jouent les gros bras en collants résille,
c’est assez proche du neo-burlesque et ça me fait penser à la course à talons dans la capitale organisée par un site de chaussures... Après le métrosexuel, la camionsexuelle
?
Pin-Up Killer : La course à talons aiguilles est sûrement très drôle, mais elle n’a lieu qu’une fois par an et elle est faite pour promouvoir une marque de godasses.. Nous on est là pour se dépasser et se donner à fond dans le sport, sur et hors de la piste, puisque on gère tout de a à z. Cela permet à toutes ces filles incroyables d’utiliser leurs compétences pour faire vivre l’équipe. Et on s’entraîne deux à trois fois par semaine, avec nos coachs américaines. C’est carrément plus dur que la course à talons aiguilles !!! Non mais !... Et surtout bien moins marketé ! Que du vrai s'il vous plait !
Et nous sommes surtout des femmes de tous âges, tous milieux, avec des activités différentes, qui se réunissent et se transforment en furies à rollers sous leurs noms de derby ! Moi-même je suis psychologue dans la vraie vie, et au roller derby je suis « Pin-Up Killer ». Tout un programme !
LC : Ca t’arrive souvent de te prendre pour Drew Barrymore ?
Pin-Up Killer : Haha oui j’ai complètement craqué sur le film « Whip it » ! En sortant du ciné, j’ai dit « je veux faire ça ! ». Mais le roller derby n’existait pas encore à Paris, alors qu’il est très populaire aux Etats-Unis, et qu’il existe également dans d’autres pays d’Europe. Quelques mois plus tard j’ai entendu parler des Paris Roller Girls, et je me suis précipitée comme une dingue. J’étais exactement comme Bliss à ses débuts.
Le film prend quelques libertés avec les règles du roller derby, mais il est tip top, et il a surtout le mérite d’avoir fait connaître le roller derby en France.
LC : Quelle est ta tenue de scène, Pin-Up Killer ?
Pin-Up Killer : Je porte en général une paire de collants résilles, avec un mini short en jean à la Daisy Duke, ou une jupette à volants, avec un débardeur, et des grandes chaussettes. Toutes les fantaisies sont permises. Cela féminise le côté « robocop » des protections.
LC : Petit coup de cœur perso pour les rollers à 4 roues, tellement rétro, les
seuls que j’ai jamais réussi à chausser sans finir comme Bambi, les fers partis aux quatre points cardinaux. N’y a-t-il pas un côté vachement régressif dans ce sport de filles
?
Pin-Up Killer : Mais ouiiii, c’est carrément régressif ! S’habiller en Madonna période Into the Groove avec des rollers quad, c’est super vintage, et c’est super drôle et super jouissif ! On travaille dur sur la piste, mais on s'éclate avec nos tenues !
LC : Une séance type, ça donne quoi ?
Pin-Up Killer : Une séance dure 2 ou 3H. On démarre par l’échauffement, des tours de piste avec des variantes dans la façon de patiner, ensuite viennent les exercices de musculation comme les pompes et les ciseaux, ensuite on travaille les chutes sur les genoux, les tours, les lignes, les slaloms, ensuite il y a les « scrimmages », qui sont des minis-matchs, et enfin nous terminons par un exercice d’endurance et par un exercice de vitesse. C’est très physique !
Nous espérons être bientôt affiliées à WFTDA (Women's Flat Track Derby Association), la league américaine, et nous suivons donc les exercices et les règles officielles établies par celle-ci.
LC : C’est vrai que ce sport est pratiqué par de nombreuses lesbiennes ou
c’est une légende fantasmagoricomachiste ?
Pin-Up Killer : Oui c’est vrai, il y a des lesbiennes et des hétéros, en fait l’équipe respecte les préférences sexuelles de chacune ! Ce sport d’équipe met toutes les femmes en avant. Et oui, au roller derby on est progressiste par rapport à d’autres sports.
Par
contre nous, nous avons un vrai fantasme : celui de trouver un gymnase à Paris pour s’entraîner à la rentrée ! Je lance un appel. Celui ou celle qui nous aidera aura droit à un
traitement spécial et à un tshirt Paris Roller Girls à son effigie !
LC : Et à part l’éclate, niveau cellulite, ça donne quoi ?
Pin-Up Killer : Et bien c’est pas mal du tout ! Le roller derby sollicite
beaucoup les cuissots, et j’ai noté un net raffermissement des miens, hahaha ; mais les belles gambettes vont de pair avec les gros bleus, donc au final je ne sais pas ce qui est le
mieux..
LC : Que conseilles-tu à celles qui voudraient se lancer dans l’aventure à 4 roues-résille ?
Pin-Up Killer : De ne pas hésiter trop longtemps, de chausser les patins et de foncer nous rejoindre !! Merci Lili pour l'intérêt que tu nous portes.
LC : Merci à toi Pin-Up Killer !
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