Du dialogue de hier soir entre Pujadas et Sarko, on retiendra d’abord , qu’outre la similitude avec des acteurs de maison de poupée, il aura été marqué par une palette nouvelle ajoutée aux tons utilisés par le tiqueux et frétillant petit monarque.
Ce dernier en effet, conscient de sa transcendante importance, a décidé comme à confesse et dans un murmure contrôlé, d’absoudre Woerth de tout péché potentiel ou avéré. En gros il ne manquait que le signe de croix, l’eau bénite et les cierges. La pénitence aussi, car il aurait aussi pu décréter séance tenante que l’aride montagnard recevrait une obligation de dire en cachette douze « Je vous salue Sarko« . Il s’est contenté de décréter que l’intéressé avait tout juste et surtout n’était dans aucun conflit d’intérêt. Tellement plus simple que de convaincre avec des arguments.
Ce faisant, Sarko a pris un énorme risque : celui de passer une nouvelle fois pour un con. Que l’une ou l’autre des enquêtes pénales en cours démontre le moindre indice de commission d’infraction à charge de Woerth, et alors son pouvoir papal autoproclamé va lui revenir au visage aussi vite que la musique. Et l’on aura tôt fait de démontrer que sa pseudo confiance de façade cachait un trouble manifeste.
Trouble manifeste qui a duré aussi longtemps que l’entretien a porté sur autre chose que des promesses vides. La république propre était un sujet de campagne. Il s’avère beaucoup plus difficile à faire passer pour une réalité dans le contexte fumeux actuel qui entoure le roi, ses princes et ses laquais.
Sur la retraite, Sarko n’a pas dit que des bêtises, mais les conclusions politiques qu’il tire de ses constats sont simplistes et souvent captieuses. L’ensemble de son dispositif repose sur le fait que les seniors travailleront et cotiseront deux ans de plus qu’actuellement. Sauf qu’actuellement déjà, ils ne trouvent plus de boulot après 50 ans. Ce n’est pas la promulgation d’un texte légal qui va créer de l’emploi. Mais là aussi sans doute, il ne s’agit plus d’être convaincu mais de croire dans la parole de l’évangile : Sarko est en passe de s’autobéatifier de façon que le prolo de base n’ait plus qu’à inclure son estimée parole au dogme global.
Au vu de ce moment d’exception, on peut raisonnablement penser que dans de proches et futures apparitions publiques, le roi portera la mitre et le goupillon dans la main gauche. A vérifier lors du défilé de demain. En attendant, celui qui croira un instant que Woerth ne connaissait pas la situation fiscale de la fameuse contribuable n’aura que deux solutions à sa disposition: estimer qu’il n’est pas crédible ou estimer qu’il est primaire et dramatiquement hors sujet.
Car un ministre des impôts qui ne connaît pas un sujet aussi important pour son ministère ferait mieux de se retirer sur le Larzac pour y façonner des tommes de chèvre.
Mots-clés :Vous pouvez lire aussi dans le même ordre d'idées :