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Marché carbone : inutile et injuste

Publié le 13 juillet 2010 par Despasperdus

Dans La simplicité volontaire contre le mythe de l'abondance, Paul Ariès décrit les ressorts du capitalisme vert et les leurres de l'écologie de marché, en particulier cette monnaie carbone, plus connue en France depuis les grenelle de l'environnement sous le vocable de taxe carbone.

Le système des compensations est une application concrète de cette monnaie carbone. Elle a été popularisée et mise en place par l'impayable hélicologiste, le très médiatique Yann Arthus-Bertrand par l'intermédiaire de son association good planet.

Or, d'un point de vue écologique, le système des compensations est inutile et dangereux en donnant bonne conscience aux pollueurs : il faut un siècle pour qu'un arbre commence à absorber les rejets de CO2 ! Socialement, il est profondément injuste. Enfin, il conforte l'économie néo-libérale en écartant la puissance publique et en créant un nouveau marché source de nouveaux profits...

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Comme nous l'avons fait précédemment dans le billet pouvoir d'achat ou pouvoir de vivre, plutôt que de paraphraser, voici quelques extraits de La simplicité volontaire contre le mythe de l'abondance :

« Après avoir longtemps nié les problèmes écologiques, la droite et les milieux d'affaires ont imaginé leur propre réponse en inventant la monnaie carbone, véritable système financier... »

« La monnaie carbone, loin d'être une réponse technique, est la poursuite de la guerre multiséculaire contre la gratuité, une étape dans la guerre des mêmes contre les mêmes. Cette monnaie carbone ne va pas seulement permettre la marchandisation, voire la financiarisation de la pollution, selon le bon principe libéral du pollueur payeur, mais déraciner un peu plus l'humanité en la soumettant davantage encore à l'économi(qu)e. »

« Elle rend l'Etat superflu, puisque les acteurs économiques s'échangent, entre eux, librement, des droits à polluer. La pollution devient ainsi un objet de spéculation (...) La monnaie carbone est la solution idéale pour continuer à réaliser des affaires pendant que la Terre grille, tout en développant toujours plus les logiques économiques libérales. »

« Après les paradis fiscaux, nous aurons les paradis de pollution avec des réglementations ultralaxistes pour attirer les entreprises, notamment les plus polluantes.»

Par ailleurs, nous rappelons que la pétition contre YAB est toujours d'actualité. Un bon moyen pour agir et dénoncer un des piliers de cette écologie de marché.


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