Ce que je soupçonnais se confirme. Les malheurs de BP ne sont que la conséquence d’une gestion extrêmement hasardeuse.
Nouvel exemple de la façon dont on a dirigé nos entreprises ces dernières décennies. Course en avant qui amène BP, fleuron de l’Angleterre de Tony Blair, au deuxième rang mondial alors que la société était relativement modeste jusque là. Comment ? En prenant toujours plus de risques, en allant là où personne ne voulait aller, en utilisant des technologies toujours nouvelles, en éliminant des « dizaines de milliers d'employés », avec toujours plus de sous-traitance, par une gestion exclusivement « financière » qui fait valser les managers et les change de postes pour qu’ils n’affrontent pas les conséquences de leurs actes… Et elle distribue toujours plus de dividendes (triplés en 10 ans).
J’apprends, même, qu’une de ses plates-formes du golfe du Mexique a été à deux doigts de provoquer une marée noire du même volume que celle que nous vivons actuellement. Elle avait été construite en dépit du bon sens, dans l'improvisation et la frénésie. Et tout ça a coûté très cher à BP. Non seulement pour remettre sur pieds la plate-forme, mais aussi pour payer des pénalités colossales suite à de très nombreux accidents, et à ses refus répétés d’appliquer les règles de sécurité. Curieusement, tout cet argent perdu n’avait aucune influence sur son comportement. Toujours aussi dangereux.
J’espère que, contrairement à ce qui s’est passé pour Enron, les entreprises vont se reconnaître dans cette lamentable histoire, et mettre en cause leur mode de gestion.
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