Écarté car homosexuel

Au Royaume-Uni, l'Église anglicane ébranlée par des divisions internes sur l'ordination des homosexuels, a de nouveau écarté la candidature d'un prêtre homosexuel au poste d'évêque.

Jeffrey John avait été pressenti pour devenir le nouvel évêque du diocèse londonien de Southwark, dont il avait obtenu le soutien, selon le Times et le Daily Telegraph.
Doyen de St Albans, Jeffrey John a contracté en 2006 un partenariat civil avec un autre prêtre, tout en assurant vivre dans le "célibat".
Le Times a précisé que le terme appliqué aux hommes et aux femmes d'Église, est synonyme de chasteté.
La commission de nomination, au sein de laquelle siège l'archevêque de Canterbury, Monseigneur Rowan Williams, le plus haut prélat de l'Église anglicane, a rayé son nom de la liste des candidats possibles au terme de débats houleux.
Comme on pouvait s’y attendre, les représentants de l'aile traditionaliste de l’Église anglicane avaient fait connaître leur vive opposition à l’éventuelle nomination de Jeffrey John.
Le révérend Paul Dawson, porte-parole d'un groupe anglican conservateur avait mis en garde en déclarant "Nous pensons que si cela devait se faire, la discorde qui s'est fait jour (dans l'Église épiscopalienne, branche de l’Église anglicane) aux États-Unis pourrait arriver jusqu'ici".
Il s'agit du deuxième revers pour le prêtre homosexuel qui avait été contraint de renoncer à un diocèse en 2003.
Jeffrey John avait alors justifié son retrait par le souhait d'éviter "le préjudice que pourrait causer (sa) nomination à l'unité de l'Église".
L'ordination des femmes et celle d'évêques homosexuels dans l'Église d'Angleterre divise profondément ses membres au point que l'archevêque de Canterbury s'était inquiété au début de l'année 2010 du "chaos" la menaçant.
Les Églises africaines avait menacés de faire sécession.
L’Église anglicane, par peur du schisme, décide donc de céder à l’homophobie de ses membres les plus conservateurs.
Ces divisions au sein de l’Église anglicane sont une aubaine pour l’Église catholique romaine et le pape Benoît XVI.
Le pape Benoît XVI, qui se rendra au Royaume-Uni en septembre 2010, avait annoncé fin 2009 la création d'une "Constitution apostolique" facilitant la conversion des Anglicans qui rejettent les évolutions de leur Église.
Le pape Benoît XVI dont on connaît l’homophobie obsessionnelle, trouve là le moyen faire l’unité de l’Église autour du rejet de la différence et de toutes les évolutions.
Rappelons que l'Église anglicane est née d'une rupture avec l'Église catholique au XVIème siècle après que le pape Clément VII eut refusé d'accorder un divorce au roi d'Angleterre Henri VIII.
L'Église d'Angleterre est l'Église mère de la Communauté anglicane qui compte quelque 77 millions de fidèles.
L'Église catholique romaine revendique de son côté 1,1 milliard de fidèles.
Alors que les législations des pays européens évoluent vers plus de justice et d’égalité pour les LGBT, les Églises continuent de justifier et même renforcent leurs positions homophobes.
En ce début de XXIème siècle, la religion reste le premier porte parole du rejet de la différence homosexuelle, incitant par là même à la violence.
La religion ne devrait elle pas réunir les humains dans leur diversité, plutôt que les rejeter?
Seigneur, aie pitié de ceux qui sont indignes de Toi.