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Chapelle des Bois, entre falaise et tourbières

Publié le 14 juillet 2010 par Les Crapahuteurs
Chapelle des Bois, entre falaise et tourbières Chapelle des Bois, entre falaise et tourbières

Par Eustache le mercredi 14 juillet 2010, 13:03 - Jura - Lien permanent - 18 lectures

A Chapelle des Bois, voici une randonnée familiale qui permet d'abord de grimper sur la falaise jusqu'à la croix mythique de la Roche Champion, puis de découvrir les tourbières (attention : milieu fragile !) et les lacs que nous n'avons guère quitté des yeux depuis le début de la balade...


Le choix du départ depuis "Sur les Lacs" au point 1120, et celui du sens du circuit sont d'ordre stratégique... ;o)


Balisage : GR5 ou PR bleu/jaune


Chapelle des Bois, entre falaise et tourbières

Chapelle des Bois, entre falaise et tourbières

Chapelle des Bois, entre falaise et tourbières

Distance estimée : 10 km
Dénivelé cumulé montant : 350 m
Temps estimé
: 3 h 30.
Numéro carte IGN TOP 25 : 3327 ET
Randonnée effectuée le : 7 juillet 2010


Itinéraire


Chapelle des Bois, entre falaise et tourbières


Plan de coupe


Détail de la randonnée

Vue sur les Lacs

Vue sur les Lacs

De belvédère en belvédère


On prendra la direction de l'ancienne Caserne des Douanes pour monter rapidement jusqu'à la Croisée des Roches, à 1280m. Au point de vue de la Roche Bernard, à deux minutes de là, le regard embrasse toute la vallée, de l'extrémité du lac de Bellefontaine, à la Combe des Cives...

De retour à la Croisée des Roches (Sur le Risoux), le Gît de l'échelle est annoncé à 1 km.

Depuis son poteau de localisation, à 1320m, on pourra bifurquer à gauche sur une sente à deviner dans les feuilles mortes, à mi-chemin du belvédère proposé. Après une centaine de mètres, l'amorce d'une descente un peu raide se profile. Les plus curieux pourront prudemment aller « jeter un oeil » sur le débouché de ce passage dans le rocher, devenu historique...


Le Gît de l'Échelle 
Le Gît de l'Échelle était le lieu de passage privilégié de Victoria Cordier. C'est dans des conditions difficiles, de nuit, qu'elle conduisait ses protégés vers la liberté.


Avant de reprendre notre chemin on n'oubliera pas d'aller faire un tour au belvédère d'où la vue sur la vallée est déjà différente. Juste en dessous, on peut distinguer 'Sous le Risoux', la maison familiale de Victoria Cordier. On aurait pu croire qu'une fois le sommet de la falaise atteint, on aurait pu cheminer bien à plat sur un chemin de crête... loin s'en faut, puisque c'est un sentier en montagnes russes assez prononcées et chaotiques qui nous fera traverser les gîts, micro-relief en vallées, perpendiculaires au rebord de la falaise.

Les gîts du Risoux
Vue d'en bas, la falaise du Risoux semble être une barrière infranchissable... Cependant, une douzaine de passages quelques fois périlleux étaient utilisés : passages des troupeaux pour le plus praticable d'entre eux ; voies de communication directes vers la vallée de Joux, en Suisse ; échanges commerciaux de toute nature (basculement des billes de bois exploitées sur le Risoux ; contrebande) ; passages clandestins durant la seconde guerre mondiale... Les moins accessibles étaient plutôt utilisés pour des passages «illégaux». Aujourd'hui, la plupart de ces passages escarpés se sont perdus...


Alors que notre cheminement se faisait plutôt sous le couvert forestier, l'espace s'ouvre enfin, et l'on découvre la Roche Champion et sa croix monumentale. Là, la vue porte sur l'ensemble du territoire de la commune de Chapelle des Bois, de la Combe des Cives (à l'est) jusqu'aux lacs en passant par le Mont Noir, face à nous. Ce vaste espace dégagé est aussi le domaine, au printemps, des fleurs montagnardes : lin des alpes, Raiponce globulaire, orchis variés , centaurées de montagne ...

La Croix de la Roche Champion
Elle se dresse depuis 1933 au-dessus du village de Chapelle des Bois. Haute de 11 mètres pour un diamètre de 50cm, elle est en tôle aciérée. Elle a été acheminée jusque là par des voituriers avec des chevaux. Elle a été remontée sur place puis dressée grâce à une chèvre de levage. Cette croix monumentale est un don d'un riche négociant en bois à Besançon, Joseph Bourgeois, à sa paroisse natale.


Reprenant notre chemin, nous arrivons rapidement au Gît Toinon. C'est après une longue descente en lacets que l'on arrivera enfin dans les pâturages qui dominent le village.
Dans la tourbière

Dans la tourbière

La tourbière et les lacs


Au point 1150 (le Réservoir), on prendra la direction de la ferme de la Madone, puis arrivés sur sa route d'accès, on optera pour la direction Chapelle des Bois. A 200m de là ("Bas du Risoux" - 1100m), on obliquera en direction de "Chez Michel". On longe alors une tourbière bombée jusqu'à la ferme des Halles.


Le Père Terrible
Durant la première moitié du XIXe siècle, Séraphin Bourgeois-Philibert, qu'on surnommait "le Père Terrible", occupait cette ferme isolée située sous le Risoux. La ferme est sur le passage de la ronde des douaniers, et lorsque le froid se faisait piquant, Séraphin les faisait entrer pour se réchauffer près du feu. Il leur offrait alors un peu de son tabac, de contrebande bien sûr (!), en leur disant qu'ils pouvaient se servir, qu'il avait sa provision à la cave ! C'était vrai, mais les douaniers n'ont jamais eu l'idée de descendre constater...


La petite route empierrée nous conduit jusque "Chez Michel" (distillerie de gentiane). De là, nous longerons un moment la route en direction de Bellefontaine. C'est au "Carrefour du Petit Bois" que l'on bifurquera à gauche pour descendre vers les lacs. À l'approche du ruisseau des Mortes (exutoire du lac, qui va se perdre dans un gouffre au hameau des Mortes ), le terrain se fait plus élastique sous le pas, et l'on entre, au franchissement du pont bétonné (passage de la piste de ski), dans le domaine de la tourbière "vivante".
Sous peine de s'enfoncer jusqu'en haut des chaussures, on préférera le sentier plus stable qui longe le parterre de myrtillers... Au milieu de la forêt de pins à crochet et de bouleaux, différents espaces humides se succèdent. C'est là que l'on peut observer, selon la saison, la droséra, l'andromède, le trèfle d'eau ou encore la benoîte des marais... Au sortir de la zone boisée, on arrive entre les deux lacs. Une passerelle métallique nous permettra de traverser l'exutoire du lac de Bellefontaine (attention aux planches pourries avant et après cette section).

Les lacs 
D'origine glaciaire, ils se sont installés dans une combe anticlinale dont la cuvette a été étanchéifiée par les dépôts naturels. L'extrémité de la combe (côté Bellefontaine) a été obturée par un verrou morainique qui a ainsi formé un barrage naturel. Les lacs sont actuellement propriété privée. Ils sont alimentés par les eaux de ruissellement et quelques petites sources. Naturellement, le lac de Bellefontaine se jette dans celui des Mortes, et le ruisseau qui leur sert d'exutoire va se perdre dans un gouffre au hameau du même nom.
Particularité : en saison sèche, le sens du courant entre les deux lacs peut être inversé ! C'est alors le lac des Mortes qui alimente alors celui de Bellefontaine.
Explication : les eaux de ce lac sont captées pour l'alimentation en eau potable de Bellefontaine (et en période d'étiage, ça se voit !)



Entre les deux lacs, et juste avant de retrouver le parking, quelques petites plages peuvent inciter le randonneur fatigué par une chaude journée estivale, à quitter les chaussures de randonnée et le sac à dos pour se délasser dans les eaux tièdes du lac des Mortes...
C'était pour ça, la stratégie du choix du parking ! ;o)
Il ne reste que trois cents mètres à faire pour retrouver le parking à l'ombre de épicéas...
Ruisseau des Mortes

Ruisseau des Mortes


Participants

Florence, Stéphane, Jean-Paul, Benoît, Gene




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