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Sa vérité

Publié le 14 juillet 2010 par Malesherbes

Au hasard des bulletins d’information suivant l’intervention du 12 juillet de Nicolas Sarkozy, j’ai saisi au vol cette expression : « la vérité, ma vérité … ». L’ennui, c’est que sa vérité n’a que de très lointains rapports avec la vérité et qu’il serait plus judicieux de l’appeler « ses mensonges ». En voici une brassée :

A propos du procureur Courroye : « vous croyez que ce serait indépendant de dire : « ce serait bien qu’on change de juge », qu’on en mette un autre ». Le problème, c’est précisément qu’il n’y a pas de juge mais un procureur. Alors, ou bien le premier magistrat de France ignore tout du fonctionnement de la Justice qu’il est censé protéger et il mérite d’être destitué, ou bien il prend les téléspectateurs pour des imbéciles, ce qui n’est guère plus digne.

Pour les retraites, il déclare : « je dis, les 62 ans, nous n’y toucherons pas ». Et pour cause, ils n’existent nulle part dans notre législation. Il se propose en fait de toucher aux soixante ans, qui eux existent bel et bien, au terme, enfin plutôt après un simulacre de négociation sur lequel je reviendrai.

« Je ne suis pas un homme d’argent ». Bien sûr que non, c’est pourquoi je me suis octroyé, dès ma prise de fonctions, c'est-à-dire sans avoir eu à faire la preuve, comme tout salarié promu, de ma réussite dans mon nouveau poste, une augmentation de salaire gargantuesque et c’est aussi pourquoi je me fais confectionner un palace volant.

Pour ce qui est du bouclier fiscal : « il existait avant mon élection des contribuables qui payaient 100% d’impôt, c’est-à-dire ils gagnaient 1000, ils payaient 1000 ». Faux, archi-faux, et surtout invraisemblable. Dès l’origine, l’ISF était doté d’un plafonnement : lorsque le montant des impôts dépassait 85% du revenu imposable, l’ISF dû était minoré. Ensuite, sous la présidence de Chirac a été institué un bouclier fiscal limitant à 60% le prélèvement des impôts sur le revenu. Et enfin, des contribuables comme les extra-terrestres imaginés par notre Président, auxquels l’Etat aurait tout pris, se seraient retrouvés sans aucune ressource et contraints de faire la manche sur la voie publique.

Le pire, c’est que tant qu’il y aura suffisamment de gogos pour avaler les élucubrations de ce menteur patenté, il nous faudra le subir.


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