Tout marmot, je marchais
Dans les rues de Montélimar,
Mes espoirs se perchaient,
Là haut,
Près de la tour des Adémares.
J’avais dix ans sans m’en douter,
Déguisé en bon écolier,
Je trimbalais dans mon cartable
Des carambards,
De gros boulards,
Et des nounours en chocolat
Chipés dans les bureaux tabac.
Sur les berges du Roubion verglaçaient,
J’inventais déjà sans vergogne
Les vergues de quelques péniches
Sauvages
Qui venaient me chercher pour m’enlever.
Au lieu de ça,
Pour mon malheur, souvent,
Je sentais sans d’égout
Une odeur de sanie,
Fétide et purulente
Qui remontait
De la bouche d’égout.
A mes heures perdues,
J’étais un footballeur,
J’étais Papin, Huard,
J’étais Rudy Voller.
J’aimais à errer
Sur les terrains de pierres
Des centres aérés.
La voix de maman dans la nuit
Me ramenait
Vers cet appartement
De vingt mètres carré,
Où devant la console
Plus d’une fois,
Je me suis consolé.
D’un but
Raté.