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Jeunesse en crise

Publié le 16 juillet 2010 par Vincemobile
Comme souvent, au gré d'un surf sur Internet, on tombe sur des articles qui permettent de mieux comprendre la situation actuelle. Je me posais quelques questions ces derniers temps sur l'avenir de ma génération au niveau professionnel et économique. Je m'en suis bien sorti à titre personnel mais nombreux sont mes proches ou mes connaissances qui ont connu un début dans la vie active extrêmement chaotique: précarité, stages à répétition, salaires ridicules et jobs pourris... Et puis, il a suffit de lire quelques articles éparts pour mieux comprendre. On nous rebat les oreilles sur l'importance des diplômes pour réussir dans la vie: on confond accomplissement culturel et intellectuel avec accomplissement financier. Or, un chiffre que je découvre fait mal: en 1999 lors du recensement, "on comptabilisait 38,2 % de diplômés du supérieur pour la tranche d’âge des 25-30 ans, contre 7,8 % parmi les plus de 60 ans". Ce chiffre a encore augmenté je pense quand je vois l'augmentation exponentielle de la taille des promotions en école d'ingénieurs ou de commerce, la masterisation des parcours et le nombre d'étudiants qui poussent mollement jusqu'au BAC +5, supposé être un remède miracle anti-galère. Ce chiffre donne le vertige. Parmi cette masse de jeunes, combien trouveront un emploi correspondant à leur qualification, à leurs aspirations et surtout à ce que l'on leur a sur-vendu à l'école ? Bien peu, il alimenteront les rangs d'un lumpen prolétariat d'un nouveau genre, composé de sur-diplômés exploités.Cette massification du supérieur alimente une nouvelle frange de salariés, les intellos précaires, très présents dans la sphère culturelle ou dans les media. Sans compter les stagiaires, nouveaux esclaves modernes, qui pour quelques centaines d'euros par mois abattent le travail de jeunes diplômés. On les trouve partout: dans l'industrie, les banques, les grands groupes, les PME. Combien d'emplois fixes sont occupés de la sorte ? On a même vu un magazine, 20 ans, sorti uniquement grâce à des stagiaires !Résultat des courses : on est face à une jeunesse désespérée, avec un moral au plus bas, n'ayant plus aucune perspective d'avenir. Le capital a été accaparé par leurs parents, l'achat immobilier est devenu un rêve inaccessible et le déplacement du centre de gravité de l'économie mondiale vers l'Asie du sud-est n'augure rien de bon. La confrontation au monde du travail est elle de plus en plus violente avec une exigence de performance devenue de plus en plus difficile à tenir. J'ai connu ça, d'autres le connaissent aussi. Moralité, je suis de plus en plus pessimiste et les portes de sorties ne sont pas si importantes:
1) Fuir, s'exiler dans des régions du monde plus dynamiques où un jeune peut envisager de faire une carrière. J'en connais beaucoup qui aujourd'hui sont en Asie, en Australie ou même en Suisse et qui sont heureux. Pour cela, n'oubliez pas de bosser à fond les langues étrangères, c'est ça qui fait la différence désormais
2) Laisser tomber les BAC+5 généralistes qui n'amènent à rien, cesser d'allonger les études pour le plaisir. Notre économie est en voie de marginalisation, les emplois qualifiés sont en train de partir ailleurs, là où se trouve la croissance des marchés. Ne resteront en France que les emplois de service à faible valeur ajoutée ou les emplois techniques peu délocalisables (BTP).
3) Hériter ;-) Parce que franchement, désormais les fortunes se créent dans la finance, dans la spéculation et plus du tout dans l'industrie. Mais plus ça va et plus je me dis que ce pays est foutu (copyright H16)

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