Chaque année, 300 000 automobilistes tombent en panne sur des autoroutes, et doivent utiliser l’une des bornes SOS orange disposées tous les deux kilomètres le long de la bande d’arrêt d’urgence. 850 dépanneurs agréés sont là pour remorquer leur voiture jusqu’à leur centre de réparation ou vers le lieu du choix de l’automobiliste. Ils peuvent aussi, quand c’est possible, réparer la voiture sur place.
Ces dépanneurs se partagent le territoire autoroutier français. Ils sont en effet affectés à un secteur de 20 km (40 km pour les 150 dépanneurs de camion agréés). Parfois, le dépanneur est seul sur son tronçon d’autoroute. Parfois, il partage ce dernier avec un, deux, voire trois autres dépanneurs.
Le montant de la prestation est fixé par décret : 112 euros pour un dépannage en semaine et entre 8h et 18h, 168 euros (soit 50 % plus cher) pour un dépannage entre 18h et 8h, les week-ends et les jours fériés. S’ajoutent à ces frais le coût de la main d’œuvre lorsque l’opération dure plus d’une demi-heure, ou lorsque l’automobile est remorquée plus loin que les 5km réglementaires après la sortie de l’autoroute (et cela peut vite être très cher).
L’agrément est conféré par les concessionnaires autoroutiers, avec l’accord d’une commission interdépartementale présidée par le préfet du siège de la commission. Pour obtenir un agrément, le dépanneur doit être disponible 365 jours sur 365, 24 heures sur 24, et pouvoir se rendre en moins de trente minutes sur le lieu de la panne. Un système en apparence transparent, mais la réalité est plus complexe.
En effet, certains agréments datent des années 1980, voire 1970. Même si l’agrément doit être réévalué tous les ans, il apparaît que les pratiques ne sont pas aussi claires. C’est pourquoi le Conseil de la concurrence, le 16 février 2009, a décidé que les sociétés autoroutières avaient trois ans pour mettre en place la concurrence entre les dépanneurs et clarifier leurs appels d’offres, et devaient limiter les concessions aux dépanneurs d’automobiles à cinq ans.
Dans l’attente de cette mise en concurrence bénéfique à l’automobiliste, comme elle existe en Belgique, au Royaume-Uni ou en Suède, il convient d’être prudent avec les dépanneurs (imposés, donc) que vous appelez.
Certains n’hésiteront pas à pratiquer des interventions de plus d’une demi-heure afin de pratiquer des tarifs supplémentaires qui, eux, ne sont pas réglementés.
D’autres peuvent proposer de conduire la voiture jusqu’au concessionnaire de la marque, et ainsi facturer des frais de remorquage exorbitants !
Le réflexe à avoir : appeler son assureur, qui indiquera la marche à suivre, et, dans la plupart des contrats, prendra en charge le dossier du dépannage.