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Jazz – et du meilleur – Marc Ducret Quintet

Publié le 16 mai 2010 par Europeanculturalnews
Jazz – et du meilleur – Marc Ducret Quintet

Marc Ducret (c) Maarit Kytöharju


Derrière le nom modeste « Marc Ducret Quintet » se cache un jazz dense, fort, et homogène, mais aussi doux, subtile et intelligent. Dans cette formation, on trouve tout ce qui rend l’oreille exigeante de l’amateur de jazz heureuse. Le 11 mai dernier, le guitariste Marc Ducret et son nouvel ensemble étaient invités au Pôle Sud, un centre de manifestations culturelles connu non seulement pour ses spectacles de danse contemporaine, mais aussi justement pour du jazz de grande qualité.

Marc Ducret travaille régulièrement avec Tim Berne, l’un des plus grands saxophonistes new yorkais d’avant-garde. Il est le partenaire préféré de Louis Sclavis de l’« Acoustic Quartet » et en même temps il est le leader du trio « Culte » qu’il forme avec Bruno Chevillon et Eric Echampard.
Avec Peter Bruun et Kasper Tranberg à la batterie et à la trompette, Fred Gastard de la « Compagnie des Musiques à Ouïr » au saxophone et le joueur de trombone, Matthias Mahler, Ducret a montré comment on réunit d’excellents musiciens sous une direction subtile et ce qui en résulte.

Partant de sons expérimentaux, que Ducret savait faire jaillir sans fin de sa guitare électrique, en passant par des passages, où la musique, fumante, se propageait à travers la salle, tel un rouleau, jusqu’aux constructions ressemblant à des fugues, qui se présentaient, un peu honteuses, dans leur habit « jazzy ». Tout ceci et encore plus était offert au public ce soir-là.

Une partie du succès revient à Peter Bruun et sa batterie subtile. Il agissait toujours en supportant, ou alors en portant tout court, jamais en exigeant ses droits ou alors en évinçant les autres, et ceci toujours tout en finesse. Une performance incroyablement brillante qui faisait merveilleusement partie d’un tout. Les trois instruments à vent ont non seulement joué les compositions de Ducret avec beaucoup d’exactitude, mais leurs interprétations étaient tellement engagées, que la musique était comme enrichie d’une palette de couleurs et d’une brillance impressionnantes. Le jeu de Ducret est en quelque sorte comme sa propre voix, car lui et sa guitare ne font qu’un. Ce qui caractérise ce jeu, et c’est bien visible, c’est le changement fréquent entre l’utilisation de ses doigts et d’un médiator. Ducret arrive à faire sortir absolument toutes les variantes d’expression de son instrument, si incroyable soient-elles. Même quand il s’agit de rouleaux sonores, qui hurlent, qui sifflent ou qui fument, jamais il ne renonce aux battements permanents, à l’origine de cette beauté auditive dont on ne se lasse pas.

Sa sensibilité de Ducret en ce qui concerne les possibilités des instruments à vent fait naître dans ses œuvres un spectre multicolore qui va de l’utilisation presque orchestral de l’ensemble des voix, jusqu’au son qui finit par disparaître doucement, tel un petit gémissement esseulé.

La soirée fut trop courte – et tout bonnement géniale !

Texte traduit de l’allemand par Andrea Isker


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