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Memento, de Christopher Nolan : mémoire, souvenirs, storytelling.

Publié le 16 juillet 2010 par Hellknight @HellKNIGHT2010

MEMENTO 1.jpgFilm américain écrit et réalisé par Christopher Nolan. Durée : 1h56. Genre : Thriller.
Cet été sort un film à grand spectacle qui fera parler de lui, en bien ou en mal : Inception. Au coeur de ce film, la question de la réalité, puisque le principe du film est de rendre le Monde du Rêve aussi réel que le Réel. Difficile de ne pas penser à Matrix en songeant au concept derrière ce film.
Mais cette note est consacrée à un autre film. L'Ecran Fantastique, histoire d'évoquer un peu Inception, à consacré 2 pages dans son numéro de juillet / août 2010 au réalisateur Christopher Nolan, dont travaille toujours ces notions de réalité et illusion dans ses films. Puisque, rappelons-le s'il était besoin, Nolan est le réalisateur de Batman Begins, The Prestige et The Dark Knight. Avant tous ces films, Ce réalisateur s'est fait connaître avec un film plus... intellectuel : Memento. Coup de chance, alors que j'avais l'intention de voir ce film, je le trouve soldé à 4 Euros.
Résumé du film : Leonard Shelby ne porte que des costumes de grands couturiers et ne se déplace qu'au volant de sa Jaguar. En revanche, il habite dans des motels miteux et règle ses notes avec d'épaisses liasses de billets.
Leonard n'a qu'une idée en tête : traquer l'homme qui a violé et assassiné sa femme afin de se venger. Sa recherche du meurtrier est rendue plus difficile par le fait qu'il souffre d'une forme rare et incurable d'amnésie. Bien qu'il puisse se souvenir de détails de son passé, il est incapable de savoir ce qu'il a fait dans le quart d'heure précédent, où il se trouve, où il va et pourquoi.
Pour ne jamais perdre son objectif de vue, il a structuré sa vie à l'aide de fiches, de notes, de photos, de tatouages sur le corps. C'est ce qui l'aide à garder contact avec sa mission, à retenir les informations et à garder une trace, une notion de l'espace et du temps. (Source : Allociné.com)
MEMENTO 2.jpgMon avis : Comme on l'aura compris, l'histoire en elle-même est assez basique. Logique pour un homme ayant vécu un tel drame de chercher à se venger. On pourrait même dire qu'elle n'est pas originale pour un sou. Encore qu'elle vient légèrement se compliquer en cours de route. Du coup, l'intérêt du film n'est pas là. Pas au niveau de l'histoire. Mais le sel du film est de placer Leonard Shelby, ce héros amnésique régulier au coeur du récit. Du coup, on est amené à suivre les événements, découvrir les personnages qu'il rencontre à travers lui, et sommes inconscient poussés à le croire de bonne foi. Et en voyant le personnage se débattre avec les indices qu'il se donne à lui-même, on compatit à sa situation. Même si on ne le connaît pas. Et finalement, quand on a compris le fonctionnement du film, le... "truc" (je pense qu'il faut un petit moment avant de le comprendre, sauf si on a été briefé avant), on est amené à se prêter au jeu de la reconstitution de la chronologie. De l'enquête. Memento est un film finalement assez ludique mais quelque peu épuisant pour l'esprit, qui demande une attention constante.
Au final, qu'en ressort-il de cet exercice de style ? Une telle situation (celle du personnage principal, j'entends), un tel film, nous amène à nous interroger sur l'importance et la place de la mémoire, des souvenirs. Dans notre vie de tous les jours, mais aussi pour nous-mêmes. Après tout, qui se souvient de tout ce qu'il a vécu depuis qu'il est né ? Personne. Nous ne gardons en tête que l'essentiel. Nous trions, sinon nous ne survivrions pas. Mais dieu merci, il ne ous est jamais arrivé de nous retrouver dans un lieu inconnu, sans savoir ce qu'on faisait là. Si ? Memento est donc un film, un de plus pourrais-je dire, qui nous amène à questionner notre rapport au temps, à la mémoire, à la réalité.
Alors qu'en ai-je pensé ? Que Memento accroche l'intérêt du spectateur, mais pour son principe, et non son histoire. On est plutôt, avec ce film, face à une expérience de la narration, inédite, à laquelle on adhèrera, ou pas. Pour ma part, j'ai plutôt apprécié ce film, mais je trouve que l'on retrouve un peu trop souvent ce type de film jouant sur la reconstitution d'événements traumatiques voilés se révélant peu à peu. Et en ce moment, hasard du calendrier, entre Memento, Shutter Island sorti récemment en DVD, Gothika diffusé hier sur TF1, je crois que j'ai ma dose de ce type de films.

MEMENTO 3.jpg

(Et dire que j'ai prévu de commencer une intégrale LOST. D'ailleurs, heureusement que ce projet de série a été initié en partie par un patron de chaîne. Imaginez-vous des scénaristes se pointer avec une série qui exploitera plus ou moins le principe de Memento, censée amener le téléspectateur à reconstituer mentalement le parcours d'une cinquantaine de personnages, avec en plus des éléments de science-fiction et des mystères à foison ? Une telle série n'est plus prête d'arriver de sitot... )


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