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Négo à la sarko

Publié le 16 juillet 2010 par Malesherbes

J’ai entendu notre Président déclarer : « on ne reviendra pas sur les 62 ans ». Laissons de côté la stupidité de cette déclaration. On peut d’autant moins revenir sur les 62 ans qu’on n’y a jamais été, sauf dans l’esprit enténébré de celui qui pense que son verbe suffit à réaliser ses désirs. S’il est tout à fait normal, avant une négociation, que chaque partie se fixe des objectifs et définisse les points sur lesquels elle ne céderait pas, il est contraire à l’esprit d’une négociation d’annoncer ces éléments publiquement. Supposons que les syndicats soient aussi dogmatiques que Nicolas Sarkozy et annoncent urbi et orbi : « on ne lâchera pas sur les 60 ans » et on pourrait faire l’économie de la pantomime à l’issue de laquelle le pouvoir agira comme bon lui semble.

Revenons un peu sur l’évolution des régimes de retraite. Dans un système par répartition, les actifs cotisent pour leur retraite, acquérant ainsi des points, et l’argent ainsi collecté permet de verser les pensions des retraités. Des calculs savants permettent de déterminer quel doit être le taux de cotisation pour assurer l’équilibre de cet édifice. Chacun cotisait pendant 37,5 ans, cotise depuis peu pendant 40 ans (à l’exception de quelques privilégiés) puis perçoit sa pension, aussi longtemps qu’il est en vie, sa veuve éventuelle recevant ensuite une pension de réversion pour le reste de ses jours.

Lorsque, pour imposer un recul de l’âge de départ en retraite, on prend argument de la progression de l’espérance de vie, on oublie le fait que la population française croît régulièrement, de 50% depuis 1945, et qu’il y a un décalage de 40 ans entre le début des cotisations de nouveaux entrants sur le marché du travail et leur départ en retraite, décalage qui assure une croissance des cotisations supérieure à celle des versements. Depuis 1999, en 10 ans, la natalité française a cru de 10% ce qui, d’ici quinze ans, devrait faire croître le montant des cotisations, pour autant que nos gouvernements traitent la racine du mal et non ses symptômes. Nous assistons actuellement à un phénomène inverse où le pic des naissances dû au baby-boom de l’après-guerre, suivi d’un retour à une fécondité normale, menace temporairement l’équilibre de notre système. Ce pic a généré au bout de 60 ans ce qu’on appelle le papy-boom, qui vient gonfler le nombre des retraités.

Ce système par répartition a longtemps fonctionné de façon satisfaisante, le départ en retraite des anciens s’accompagnant de l’arrivée au travail d’une génération plus nombreuse. Tout s’est détraqué parce que, depuis de trop nombreuses années, ces nouvelles générations sont victimes du chômage. Nous préciserons ce point prochainement. 


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