Étape 12. Bourg-de-Péage – Mende
La Grande Vadrouille** de Vinokourov, la giclette de Contador.
** (Pour ceux qui l’ignoreraient, la scène finale d’anthologie qui réunissait Bourvil et de Funès dans ce film a été tournée sur l’aérodrome de Mende où a été jugée l’arrivée de l’étape du jour)
Beau manœuvré de l’équipe Astana qui envoie Vinokourov en avant dans l’échappée du matin, qui a mis une heure à se constituer. 18 gonzes dont quatre relativement bien placés au général… du coup obligation pour les Saxo de Schleck de rouler en tête toute la journée.
Thor Hushovd, malin comme un singe, s’est glissé dans l’échappée et aussi loyal que d’habitude collabore activement pour “gagner le droit” de faire les sprints intermédiaires (disputés avec un équipier de Petacchi) et récupère le maillot vert en engrangeant 10 points.Les quatre costauds sortent de l’échappée, la bagarre avec le peloton commence sérieusement trente kilomètres avant la montée Jalabert (courte, mais un véritable mur). Vino, malgré son fantastique numéro, est repris par un Contador impérial, qui a “séché” Andy Schleck en un seul démarrage, évidemment parce qu’il a la giclette et aussi parce Schleck, qui est davantage un grimpeur “au train”, ne sait pas se placer dans la roue de son adversaire principal ! Curieux quand même ces lacunes chez des super – cadors, quand on constate qu’hier Contador a failli prendre un “coup de bordure” et qu’aujourd’hui Schleck laisse un coureur intercalé sur une montée qui est le terrain favorable de Contador ! (parce qu’avec la giclette d’el pistolero, si on n’est pas pile dans sa roue, on est mal pour revenir).
Déception quand même pour Vino… Contador a hésité à l’attendre pour jouer à deux la victoire d’étape mais il y avait une opportunité de prendre quelques secondes à Schleck et il s’est résigné à le déposer. Il a joué le classement général avec Rodriguez dans sa roue, qui n’a évidemment pas relayé, a gardé ses forces pour le sauter sur la ligne. Quoiqu’en dise Schleck, je crois que le “petit message” d’el pistolero doit lui saper un peu le moral.Question du jour… quel intérêt avaient les Cervélo de Hushovd, qui ont roulé à fond en fin d’étape pour aider les Saxo à revenir sur les échappés ? Je me suis posé la question et… je crois avoir trouvé la réponse. Les Saxo ont laissé l’échappée passer les sprints intermédiaires, et Hushovd ramasser les points avant de rouler ; les Cervélo leur donnent un petit “merci”… Ce genre d’accords informels, c’est la loi du genre dans le vélo.
Armstrong a nouveau décroché dès que ça s’est mis à grimper sec. Le Tour de trop, c’est clair. Comme avant lui, Anquetil, Merckx, Hinault, Fignon, et bien d’autres. Il n’y a guère qu’Indurain qui est parti “en pleine gloire”
J’aimerais quand même conclure en attirant l’attention des lecteurs sur les écarts entre les dix premiers du classement général.
1 Andy SCHLECK LUX SAX 58h 42′ 01″
2 Alberto CONTADOR VELASCO ESP AST + 00′ 31″
3 Samuel SANCHEZ GONZALEZ ESP EUS + 02′ 45″
4 Denis MENCHOV RUS RAB + 02′ 58″
5 Jurgen VAN DEN BROECK BEL OLO + 03′ 31″
6 Levi LEIPHEIMER USA RSH + 04′ 06″
7 Robert GESINK PB RAB + 04′ 27″
8 Joaquin RODRIGUEZ OLIVER ESP KAT + 04′ 58″
9 Luis-Leon SANCHEZ ESP GCE + 05′ 02″
10 Roman KREUZIGER RTC LIQ + 05′ 16″
La “pensée” du jour”
On chouine après une victoire française dans le Tour… on critique nos pioupious. Mais faut-il rappeler que les Belges – incontestablement citoyens d’une éminente nation cycliste – attendent la leur depuis 34 ans ? (succès de Van Impe)
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Longtemps, les coureurs, les soigneurs, les médecins ont eu tout faux. D’abord cette idée absurde (Anquetil en était persuadé) “qu’il ne fallait pas trop boire pour gagner”. De nos jours, les coureurs boivent facilement 8 à 10 litres par jour de canicule et s’aspergent avec autant - sinon davantage de flotte. Cela contribue à évacuer les toxines
Il y a eu aussi le mythe du bain tiède. Récemment, de plus en plus d’équipes se sont au contraire dotées de mini piscines que l’on remplit d’eau à environ 12 - 14°, dans laquelle les coureurs laissent les jambes entières reposer une petite heure. Cela favorise le drainage sanguin. – urée, lactates – qui s’accumulent dans les fibres musculaires et provoquent douleurs et crampes.
A noter que des décontractants relativement anodins, que n’importe quel médecin prescrira en cas de crampes tenaces au pékin de base sont “susceptibles de provoquer une réaction positive aux contrôles anti-dopage” et donc interdits aux coureurs cyclistes quand n’importe quel randonneur un peu fatigué peut en user à volonté.
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L’ancien du Jour – Jean Robic, vainqueur du Tour 1947.
Il fut avec Janssen (1968) et Greg LeMond (1989) le seul à gagner le Tour dans la dernière étape. Il a construit son succès dans la vallée de Chevreuse.
Benjamin.
Le Chat : A la grande ville aujourd’hui ! Rien vu, rien entendu … Mes “souvenirs” de Lozère sont cependant excellents.
Résumé vidéo de l’étape