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Suisse, il faut transformer l’essai

Publié le 16 décembre 2007 par Kalvin Whiteoak
Après les fastes de l'éjection, il s'agit de transformer l'essai. Les parlementaires suisses sont parvenus à faire une belle coalition qui a abouti à l'éjection que l'on sait grâce à une majorité de circonstance, mais que l'on peut quelque part et bien qu'en Helvétie caractériser de "républicaine" au sens de l'intérêt général pour la chose publique et sa préservation.     Un peu comme au rugby (auquel je ne comprends rien ..) il s'agit maintenant de capitaliser et de transformer l'essai. Il serait en effet bien dommage qu'après cette haute manifestation de civisme, le parlement helvétique retombe trop rapidement dans ses travers de courtes vues politiciennes et complètement inféodées aux diktats de l'économie. Quand on voit le nombre de milliards que l'UBS doit passer par pertes et provisions diverses pour n'avoir pas sur faire son métier avec diligence et intelligence, on se demande bien pourquoi les parlementaires continueraient de croire banquiers et économistes comme les seuls tenants d'une parole quasi infaillible, alors qu'en fait ce ne sont que de vulgaires spéculateurs rapaces et sans grande idée de l'éthique. On rappelle en effet que c'est grâce à eux que des milliers d'américains, certes un peu naïfs, ont perdu leur logement, mais que c'est aussi grâce à eux que les actionnaires de UBS ont perdu quelques dizaines de milliards de profits. A titre d'exemple, on rappelle que le budget ordinaire de la Confédération est de l'ordre de 56 milliards en chiffres annuels. Ca permet de mieux cerner la hauteur du désastre causé par ces chers économistes banquiers tout droit sortis de Saint Gall et autres "grandes écoles".

Pour en revenir au parlement, il doit impérativement prendre sa place et oser s'opposer à l'économie, non pas dans un dogme bête et antimondialiste, mais dans une approche pragmatique qui doit garder en permanence à l'esprit le bien commun et la protection des plus faibles. La Suisse n'a pas le droit d'avoir ses working poors ou ses rentiers à Fr 1'250.– par mois, ce genre de situation n'est pas conforme à l'équité ni d'ailleurs en ligne avec les termes mêmes de notre Constitution fédérale toute récente. La Suisse n'a pas le droit d'être à la traîne en comparaison internationale en matière d'émission de CO2, pas plus qu'elle n'a le droit de laisser pour compte des réfugiés politiques véritables parqués, quand tout va bien, dans des anciennes casernes militaires.

Bien sûr tout ceci a un coût, mais la Suisse n'a jamais de son histoire été aussi riche qu'en 2007. Qu'on cesse comme le fait Merz de vouloir à tout prix équilibrer des comptes publics, c'est une hérésie tant politique qu'économique à laquelle aucun professionnel ne croit plus depuis au moins un siècle, mais malheureusement la vue altérée de certains tribuns d'extrême droite lui ont visiblement incubé une marotte, celle de soustraire et de ne jamais dépenser. Seul un pays qui consomme et crée des richesses vraies grâce à sa matière grise et son savoir-faire s'en sort. Ce n'est pas en jouant les pays retraités que la Suisse s'en sortira.
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