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L’effet Whuffie : le capital social est en marche avec les outils du Web 2.0

Publié le 16 juillet 2010 par Fayon @fayon

Notre société vit la transition du classique système de mesures physiques Mètre / Kilogramme / Seconde / Ampère (M.K.S.A.) vers un système J.D.B.W. En effet, après le joule et le dollar, le bit et le whuffie sont les deux grandeurs physiques consacrées par la révolution immatérielle où la valeur ajoutée réside dans la transformation des données avec les outils du Web 2.0. Ceux-ci révolutionnent et accélèrent le processus. Le pouvoir est rééquilibré avec de simples internautes qui peuvent se faire entendre et générer du buzz, ceux que le mari de Madame Billaut appelle « les glandus ». Mais ne sommes-nous tous pas des glandus ?

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Le whuffie est un capital social qui évolue au gré des interactions d’un internaute avec les autres. Le livre de Tara Hunt affirme que le whuffie, si l’on s’en réfère au roman d’anticipation Down and out in the Magic Kingdom pourrait bien éclipser le dollar et toute autre devise monétaire. Les trois vecteurs qui influent sur son whuffie étant le fait d’être aimable, d’être connecté, d’être reconnu

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Le fait de disposer d’un bon capital social aide dans la vie physique où l’on aura néanmoins toujours besoin de flux financiers. Les deux capitaux (social et financier) se complètent. Avoir de bons contacts qui peuvent recommander pour un poste (être connecté), disposer d’une liste de références pour le travail accompli (être reconnu) ou de recommandations faisant état de son bon relationnel pour conduire une équipe (être aimable), c’est-à-dire disposer d’un capital social élevé permet l’accès à de meilleurs emplois et rémunérations ou du moins faire la différence par rapport à d’autres candidats. Il en va de même pour une entreprise, ses produits et services qui développe son capital social à l’aide des outils du Web 2.0, les réseaux sociaux en tête.

L’efficacité du marketing communautaire est soulignée alors que les internautes ont tendance à moins faire confiance à la publicité classique et unidirectionnelle qui a vécu son âge d’or. Ainsi selon Facebook France, une campagne publicitaire avec un contexte social aurait un impact 70 % supérieur à une campagne classique, aurait un taux de notoriété doublé et une intention d’achat quadruplée.

Les cinq étapes clés de l’effet Whuffie pour Tara Hunt sont :

  1. de faire circuler le micro en commençant par écouter avant de s’exprimer (avec l’exemple de Dell décortiqué). On rejoint le marché des conversations et en partie le rôle du community manager ;
  2. de faire corps avec la communauté à laquelle on appartient et on sert ;
  3. d’être reconnu et de créer des expériences extraordinaires pour ses clients et ses contacts. 11 recettes pratiques sont données ;
  4. d’accepter le chaos en évitant de vouloir tout planifier, tout maîtriser (même si cela implique d’une certaine façon un renoncement) ;
  5. d’accomplir sa vocation. Le capital social n’augmente en valeur que lorsque l’on donne. Cela rejoint les théories sur l’économie du don qui se manifestent par exemple sur Wikipédia où des centaines d’internautes contribuent bénévolement à l’encyclopédie libre. Ceci implique de réfléchir à comment contribuer à la communauté puis le faire.

L’idée du capital social à l’heure du 2.0 est simple en soi. Encore faut-il l’illustrer. Aussi des exemples sont donnés pour faire corps avec la communauté (mentionner les contributions intéressantes dans des articles de blogs, des vidéos, surclasser certains comptes en Premium, etc.) ainsi que des exemples d’actions entraînant des retraits et des dépôts de whuffies sur son compte de capital social. Un livre intéressant et remarquablement traduit et de façon collaborative en français. Il reste plus que jamais d’actualité, le postulat que j’affirme en matière d’usages 2.0 étant que « La France a une loi de Moore de retard sur l’Amérique du Nord ».


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