Patrice Evra a été bidon sur et en dehors du terrain. Diane Tell nous a écrit pour décrire ce qu’elle a vu pendant le mondial. Edifiant.
Moi, si j’étais un homme, je serais capitaine
D’un bateau bleu et blanc,
D’une connerie rare et mois fort que Clichy
Pour les trop mauvais matchs.
Je t’emmènerais au mondial
Voir les plus beaux pays du monde.
J’ me ferais effacer sur le terrain
En savourant chaque seconde
Où mon corps engourdi s’effondre
Jusqu’à s’endormir sur la gauche,
Mais je suis zéro et, quand on est zéro,
On ne dit pas quand ça ne va pas.
Je t’offrirais de beaux bijoux,
Des voitures pour ton appartement,
Des femmes à vous rendre fou
Et, juste à côté de Liverpool,
Dans une ville qu’on appelle Manchester,
Je te ferais construire une villa,
Mais je suis zéro et, quand on est zéro
On n’achète pas la petite Zahia.
Il faut dire que les temps ont changé.
De nos jours, c’est chacun pour soi.
Ces histoires de vestiaires démodées
N’arrivent qu’au Barca.
On devient défensif.
C’est dommage : moi j’aurais bien aimé
Un peu plus de centres et de rigueur.
Si Evra n’était pas si pressé
De prendre son côté…
Ah ! si j’étais un homme !
Je parlerais tous les jours
Rien pour qu’on entende ma voix.
Je t’appellerais « mon Raymond »,
Insisterais pour qu’on discute
Et t’inventerais un programme
À l’allure d’un match de gala
Mais je suis zéro et, quand on est zéro,
Ces choses-là ne se font pas.
Diane Tell