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Il y avait…

Publié le 18 juillet 2010 par Ruminances

Posté par lapecnaude le 18 juillet 2010

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C'était dans une petite maison centenaire de la Saintonge, toute basse avec deux petites jardins, un de chaque côté, clôturée de murs en pierres sèches, avec le grenier aménagé en chambres à soupentes et un rosier grimpant à fleurs rouges à côté de la porte.

Un jardin avec de vieux fruitiers et un bananier (qu'est-ce qu'il faisait là ?) à gauche, le chai, derrière la maison, donnait sur le second jardin en friche et comportait un poulailler. Donc, me dis-je, je vais élever des poules. Et c'était parti, en acheter au marché, les trimbaler dans ma vieille deudeuche et installer tout çà, puis les faire grandir. A les regarder, c'est joli des poules, un coq aussi, çà garruche partout, çà chante et çà met de l'animation l'hiver quand elles viennent cogner du bec contre le carreau de la cuisine pour réclamer de la pâtée chaude …

Il y avait “la petite grise”, “la rouquine” etc. … et toute cette petite bande, bien dressée par le coq, chaque soir s'alignait le rentrait l'une après l'autre dans le logis après avoir reçu chacune son “somnifère” de la part du maître de la basse-cour. Sauf, sauf … une, qui était rousse, méchante, hargneuse, qui se battait avec les autres, et qui m'attaquait quand j'allais dans “son” poulailler.

Ben ouiche, me dis-je un jour où elle m'avait énervée, tout tu vas à la casserole !

J'arrive à l'attraper, lui attache les pattes, ramasse mon démonte-pneus et crac, lui en colle un bon coup derrière la casquette. Elle se secoue, lève la  tête et râle, cot-cot-cot, pas contente du tout. Moi non plus, j'arme mon bras et vlan et vlan, tiens tu vas te taire comme çà ! Elle se secoue, relève la tête et rouspète en plus et encore plus. Ah non, c'est elle ou moi. Je vais chercher un couteau bien aiguisé, m'escrime à la coincer en mes jambes, attrape sa tête et taille un bon coup derrière la crête, ÇA VA SAIGNER ! …. Que nenni, elle relève la tête et je m'effondre en pleurs. Quoi faire maintenant, j'ai dû l'amocher, elle va être encore plus folle qu'avant si je la laisse … Je l'accroche à la porte du chai, vais chercher ma carabine et lui tire pas moins de six balles dans le crâne.

Pour sûr qu'elle était morte cette fois là ! Et moi, j'étais là, comme une idiote à chialer à côté de mon seau d'eau bouillante à regarder c'te bête morte !

J'ai sorti un poulet du congélateur, et suis allée mettre la mienne sur le tas de fumier du voisin en me disant qu'après tout les œufs c'était bon.

Je n'ai plus jamais essayé de tuer une poule.


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