Magazine Médias

Fin … C’est la fin …

Publié le 18 juillet 2010 par Speedu
Fin … C’est la fin …


Non, rassurez-vous (ou désespérez-vous) mais ce n’est pas la fin du blog. Non, je vais parler un peu des fins de séries et de saisons, les deux allant ensemble. Et oui, tout ce qui commence doit se finir un jour, Tout début implique forcément une fin. Sans l’un, l’autre ne peut exister.
Il est donc intéressant de se pencher sur la fin des séries. Comment terminer une saison ? Comment terminer une série ? Voilà des questionnements intéressants deux petits moi après que Lost se soit terminer volontairement en ne laissant personne indifférent avec son final. Rassurez-vous, je ne spoilierais pas les fins des séries que je pourrais être amené à citer.
 
On peut trouver 4 types de fins de séries / saisons et on va regarder cela tout de suite, l’une après l’autre.
La fin définitive :
Exemple : (je me baserais à chaque fois sur le même exemple). Durant toute la saison, le héros a courru derrière un méchant qui voulait assembler une bombe pour la faire exploser. Il y arrive enfin mais le héros le retrouve avant qu’il ne fasse exploser la bombe. Le héros arrive dans la pièce où le méchant s’apprête à faire exploser une bombe atomique, il n’arrive pas à l’empécher, toute la ville est pulvérisée, il n’y a plus rien.
C’est une fin définitive. Le héros est mort, le méchant est mort et personne ne peut reprendre en théorie le flambeau de la vengeance. Enfin si, il peut y avoir un cousin / frère / enfant de l’autre coté du pays pour le venger mais comme il n’y a plus de méchant, il continuera sa petite vie.
Ne nous voilons pas la face, c’est la fin la plus rare du coté des séries. Déjà, aucune saison autre que la dernière ne s’achèvera ainsi. (sauf si la saison suivante est prévue comme une préquelle mais là, on est vraiment dans uncas hyper particulier). En fait, je réfléchis mais je vois pas de séries s’étant terminée avec une fin aussi définitive. Même la fin de Lost laisse des choses en suspens. Il y a encore de la matière pour poursuivre. Là, dans mon exemple, c’est fini de chez fini. Tout le monde est mort et le lieu de l’action aussi. C’est beaucoup plus le profil de fin utilisable en film qu’en série. Et encore, en film, ils aiment se garder la possibilité d’une suite rentable en cas de succès.
La fin ouverte :
Exemple : le héros arrive, empèche le méchant de faire exploser la bombe mais il apprend qu’il travaillait pour un méchant plus méchant. Ou il arrive à s’échapper. Bref, le héros a encore du boulot même si la menace de la saison est terminée.
C’est la fin la plus courante pour les séries dont on a planifié la fin justement. Lost, Battlestar Galactica, Buffy, The Shield, … Nos héros ont fini un cycle, éliminé une menace, remplit leurs objectifs mais ils ont encore du boulot devant eux, un nouvel arc, une nouvelle mythologie, un nouveau but, un nouveau terrain de jeu peut être créer pour poursuivre la série. D’ailleurs, Joss Whedon ne s’en est pas privé et a créer une nouvelle saison en comic book pour Buffy.
Buffy est d’ailleurs un très bon exemple de la fin ouverte. Le plan final de la série montre bien qu’un nouvel horizon se dresse devant ceux qui restent et que finalement, ça ne fait que commencer pourrait on dire.
Mais Buffy montre aussi un cas plus rare, celui que chaque saison se termine en fin ouverte. Dans ce cas là, l’arc et la menace de la saison sont théoriquement éliminés et on ne reviendra pas dessus. Les personnages finissent avec une sorte de réunion joyeuse, style « vive la vie » avant d’introduire une nouvelle menace dans le season premiere suivant.
Buffy exprime bien les possibilités de fin et se permet même une fin à priori définitive au terme de sa cinquième saison. Et il faut un tour de passe-passe un peu capillo-tracté pour lancer la saison 6 quand même.
En fait, la fin ouverte pour une saison, c’est surtout un bon moyen de respecter les fans quand la production ignore si elle reviendra pour une saison supplémentaire ou pas. Cela évite de terminer en plein cliffhanger (que l’on verra juste après). La série, en cs d’annulation, possède quand même un minimum de conclusion. C’était le cas au début pour Buffy toujours, qui n’était qu’une série d’été, destinée à ne pas revenir en seconde saison puis malgré le succès qui aurait pu permettre de placer des cliffhangers, Joss Whedon est resté sur un format de fin ouverte. Pour citer une autre série dans ce cas de l’incertitude, on peut parler de Veronica Mars qui boucle ces saisons 1 et 2 avec une fin ouverte mais plante le tout avec un cliffhanger en saison 3 alors qu’il était certain qu’elle ne reviendrait pas (mais je reviens sur ce cas juste après)
La fin ouverte imposée :
Je ne savais pas trop comment faire pour intituler cela mais ce sont les fins des séries dont le personnage principal est un lieu ou une institution en fait. La série ne fait que raconter une tranche de vie de personnages qui sont destinés à venir et partir. Urgences par exemple. La star de la série est le service et la fin ne pouvait être qu’une fin comme celle qu’elle a eu et qui est réussie. A la maison blanche aussi ne pouvait pas se terminer autrement. L’institution présidentielle continue et impose son tempo. La série ne pouvait pas vraiment durer au delà de ses 7 saisons et les deux mandats maximum du président Bartlett.
J’appelle cela une fin ouverte parce que la vie continue. La série pourrait reprendre sans problème avec un tout autre cast. On peut reprendre aujourd’hui A la maison Blanche et cela pourrait d’ailleurs offrir de bons moments sur la façon de rectifier les erreurs ou pas du successeur de Bartlett par le nouveau successeur au bureau ovale. De même Urgences pourrait reprendre comme si de rien n’était avec un tout autre cast, gardant que une ou deux figures de la direction pour assurer une continuité.
La fin maudite : le cliffhanger
Exemple : le héros arrive dans la pièce, le méchant s’apprête à appuyer sur le bouton et … To be continued !
La fin maudite par excellence. Et pourquoi ? Parce que …. A suivre dans un prochain article !
Ce n’était pas drôle ? Bon ok. Désolé.
Donc la fin cliffhanger. C’est la fin la plus courante dans les séries. En générale, elle est dûe à l’annulation de la série. Et certains auraient aimer voir leur série être annulée plutôt que de la finir (oui, je pense à vous Lindelof et Cuse pour Lost).
Le héros est donc laissé en situation périleuse. COmment va t’il s’en sortir ? Revenez la semaine prochaine ou dans quelques mois (voire années en France) pour avoir la réponse. Le but du cliffhanger est bien sûr de donner envie au téléspectateurs de revenir pour connaitre le dénouement, ce qui explique en partie les gros scores des season premiere aux Etats Unis. C’est un exercice narratif spécifique à la série. On le voit rarement au cinéma sauf dans des cas particuliers.
Seulement voilà, il n’y a rien de plus frustant et d’énervant que de finir sur un cliffhanger. Déjà parce qu’on ne veut pas attendre pour savoir et ensuite, parce que aujourd’hui, on sait déjà tout d’avance. On sait qui reste ou non dans le casting la saison suivante. Donc du coup, quand les personnages sont mis en péril, ça casse un peu tout le truc de savoir que machin apparaitra dans les 22 épisodes de la saison suivante. L’exemple de cela est la fin de saison 4 de Esprits Criminels où tous étaient dans une voiture différente, l’une d’entre elles explose mais on ignore laquelle. Sauf qu’on savait d’avance qu’aucun y resterait car tous avaient resigné pour la saison suivante. Alors certes, on peut dire qu’on n’est pas obligé de suivre les potins casting (mais si on surfe sur le net, c’est difficile de passer au travers) et on peut dire que le suspens reposait sur le comment vont ils s’en sortir. Oui mais non. Dans ce cas précis, le cliffhanger reposait sur le danger de mort planant sur l’un d’entre eux, pas sur le « comment a t’il bien pu échapper à la mort ? ». C’est complétement différent.
Le problème du cliffhanger est qu’aujourd’hui, il a perdu sa fonction de véritable procédé narratif. Il devient moyen de pression de la part de la production. Histoire d’aller voir le network et lui dire « vous ne pouvez pas nous annuler, regardez, on a fait un cliffhanger, c’est dégueulasse d’arrêter sans fin ! ». Sauf que ça ne marche jamais ou presque. C’est là qu’intervient Veronica Mars saison 3 comme évoqué plus haut.
Mais parfois, la production subit le cliffhanger. La production se faisant e namont, les indicateurs étant vers une reconduction de la série et paf, la grille tombe et la série n’apparait pas dedans. Dans ce cas-là, bah dans le cul la production et les téléspectateurs. On ne peut rien y faire malgré l’avènement des campagnes de sauvetages par les fans consistant à envoyer une masse d’un objet symbolique à la chaine. Sauf que là encore, le phénomène s’est déjà perverti, certains fans agissant avant même qu’on parle de reconduction ou d’annulation, ce qui affecte vraiment l’impact déjà minime des actions face à la réalité financière qu’oppose les networks à la reconduction ou non d’un programme.
Le cliffhanger vient même s’infiltrer au sein même d’un épisode aujourd’hui. En effet, il n’est pas rare de voir chaque acte d’un épisode (partie entre les pubs US) se conclure par un mini cliffhanger, histoire d’être sûr que le téléspectateur zappeur n’ira pas voir la fin d’un autre programme.
La meilleure série pour parler de l’utilisation narrative du cliffhanger est Alias. En effet, au début de la série, chaque acte de chaque épisode se concluait par un mini cliffhanger et chaque épisode se concluait par un gros cliffhanger. Et les saisons se terminaient par des cliffhangers de folie qui prenaient pas mal d’épisode à résoudre. On se souvient tous du cliffhanger de la saison 2 qui nous a tous scotché et qui a mis une dizaine d’épisode à être complétement résolu. C’était du grand art. Sauf qu’il y en avait finalement trop et cela nuisait à la longue à la série et à son rythme, chaque acte de même pas 10 minutes se devait de conduire à un cliffhanger, ce qui empéchait tout développement autre dans la forme. Heureusement, la technique de la multiplication infinie des cliffhangers n’a pas duré trop longtemps (mais plus par demande de ABC que par volonté propre de la production, une saison à épisodes bouclés étant plus facilement revendable en syndication ou à l’étranger).
Bref,
Comme je viens de vous l’étaler, finir une série n’est jamais évident mais surtout, ce qu’il faut retenir, c’est que peu importe les intentions de la production, elle est très rarement maitre de sa fin. C’est la chaine qui décide ou non de l’arrêt d’un show (aux Etats Unis je parle, c’est différent en Angleterre où la production est beaucoup plus maitre de son destin). Si le show fonctionne, il continuera, si le show ne fonctionne pas, il s’arrêtera, peu importe l’avancement scénaristique de celui-là. Rares sont les cas où la chaine accepte l’arrêt d’une série qui fonctionne parce que l’histoire est arrivée au bout (The Shield est l’exemple d’une fin programmée par la production en dépit du succès, Supernatural est l’exemple de la série qui aurait dû s’arrêter scénaristiquement parlant à la fin de la saison 5 mais qui doit se poursuivre pour la chaine. Stargate SG1 est dans le même cas et a dû relancer toute une mythologie en saison 9.) et rares sont les cas où la chaine programme la fin et laisse le temps à la production de s’organiser (Lost est dans ce cas, Angel et Alias aussi dans une moindre mesure puisqu’ils ont du improviser la fin à quelques épisodes de la fin justement).
Et je me rends compte que finir en beauté un article, ce n’est pas évident non plus. Alors voilà, je m’arrête là. Bonne continuation !


Retour à La Une de Logo Paperblog