Je ne vous ferais pas l’injure de vous expliquer le pourquoi de cette date… Quand bien même quelques un(e)s d’entre vous auraient-ils suivi les cours d’histoire au fond de la classe ou près des radiateurs. Dans mes jeunes années je connus les poêles à bois au milieu de la classe que l’instit rechargeait de temps à autre mais je ne suis tout de même pas assez vieille pour avoir dû apporter ma bûche quotidienne !
Je ne suis certainement pas la seule à subodorer de très longtemps qu’ils ont été rétablis subrepticement devant le spectacle de ce semblant de République : népotiste, clientéliste, bananière. Nouvelle devise implicite : «tyrannie, inégalité, individualisme» selon que nous naîtrons puissant ou misérable.
Au service exclusif du monarque – bientôt autoproclamé de droit divin ? – de ses «menus plaisirs» et d’une caste qui dicte les lois décrétées d’intérêt général – le vote des parlementaires n’est plus qu’une simple formalité – lors même qu’elles n’ont d’autre but que satisfaire les intérêts particuliers de l’oligarchie gloutocrate. Nouvelle aristocratie mais dépouillée de tout honneur.
Ajoutez qu’avec Nicolas Sarkozy et le Parti du roi, ce régime est celui du scandale permanent : les méandres de l’affaire Bettencourt-Woerth en sont la dernière et plus parfaite illustration.
Nous appartenons à l’évidence au Tiers-Etat, taillable et corvéable à merci cependant que les plus riches ne participent plus – ou si peu ! – «à l’entretien de la force publique et aux dépenses d’administration» dont la contribution n’est plus «également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés» (article 13 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen adoptée le 26 août 1789.
Nous ne sommes d’ailleurs plus des citoyens mais des sujets (de mécontentement !) et il y a belle heurette que ces principes, comme d’ailleurs plus encore les principes sociaux qui furent proclamés par le Conseil national de la résistance et le Préambule de la Constitution de 1946 – qui a pourtant toujours valeur constitutionnelle ! – sont largement foulés aux pieds dans cette monarchie d’opérette.
Ne croyez pas Nicolas Sarkozy quand il a le culot de prétendre que «nous ne sommes plus dans les années 60» pour justifier l’éradication de l’Etat-Providence et son remplacement par l’Etat-Pénitence (pour nous !). Ce n’est que le résultat d’un décret de l’ultra-libéralisme : d’une économie mise tout entière au service des intérêts du capital financier contre le travail et qu’aucune loi de l’économie ou de la démographie ne justifie.
Comment expliquer autrement que Liliane Bettencourt se puisse faire rembourser 30 millions d’euros au titre du bouclier fiscal lors même qu’elle perçoit au minimum entre 400 et 500 millions d’euros de dividendes et qu’au surplus une partie non négligeable de sa fortune est dissimulée dans des paradis fiscaux ?
Elle n’est au demeurant que la partie émergée de l’iceberg d’une fraude généralisée de tous les milliardaires du COUAC-40 et d’une législation fiscale concoctée aux petits oignons à leur seule intention : ils palpent, nous payons !
Cet état de choses n’est plus supportable. Ces pompiers pyromanes ont beau jeu de prétendre que la dénonciation de leurs turpitudes mènerait à l’extrémisme et ferait le jeu du Front national. Lors même qu’ils s’apprêtent à nous infliger une purge ultralibérale – digne des saignées et autres clystères du Diaffoirus de Molière ou de Fagon, médecin de Louis XIV - que les mots rigueur et austérité seront trop faibles à caractériser. Pour nous faire payer le prix de la spéculation des banques et hedge funds qui a conduit à la faillite généralisée qui touche l’économie réelle : le monde dans lequel nous vivons.
Il est bien significatif qu’un Laurent Wauquiez aille faire la retape à Londres du côté précisément de ces spéculateurs : ils en attendent à l’évidence des renvois d’ascenseur – des lois protégeant leurs seuls intérêts au détriment des nôtres - tout comme les invités de Nicolas Sarkozy au Fouquet’s et Bolloré lui prêtant jet privé et yacht de luxe à Malte pour une prétendue «retraite» !
Henri Gauchet, philosophe et historien, considère que “L’affaire Bettencourt réactive le contentieux entre le peuple et les élites” dans une interview donnée au Monde le 17 juillet 2010. Il considère qu’il n’existe pas de situation révolutionnaire dans la mesure où il faudrait pour cela un projet et une certaine dynamique alors que le climat moral serait plutôt à la dépression – ce constat n’est pas nouveau – et sans contre-projet.
Il estime que ne se profile pas derrière l’affaire Woerth-Bettencourt une «remise en cause des principes démocratiques» - ce dont je ne suis nullement certaine - et qu’au contraire «Ce n’est pas la démocratie en tant que telle qui est remise en question, c’est la manière dont certains en profitent. Le culte de la chose publique est plus fortement intériorisé en France que partout ailleurs. Les gens sont donc très choqués quand les individus au pouvoir se comportent en individus privés. La plus grande faille de Nicolas Sarkozy, c’est qu’il n’a pas le sens de l’institution. Le côté privé du personnage prend toujours le dessus. Il n’arrive pas à être un homme d’Etat ».
On ne saurait mieux dire ! Toutefois il me semble que le terme «d’élite» est impropre s’il s’applique à cette caste privilégiée dont le seul objectif est de faire du fric. Comme le faisait remarquer une commentatrice les véritables élites sont les professions intellectuelles, celles que précisément ces hyper-bourgeois et plus encore Nicolas Sarkozy méprisent profondément. Ils font HEC, l’ENA, Sciences-Po (pas Nicolas Sarkozy qui y a échoué !) et se sont bien gardés de passer par la case «humanités» - Nicolas Sarkozy n’affirmait-il pas qu’il fallait supprimer l’enseignement du grec ancien et de la culture hellénistique puisqu’il n’y avait qu’un nombre très restreint d’élèves et d’étudiants ? Elle fut bonne pour Césaire, Senghor, Jacqueline de Romilly. Il leur manque donc le sens de l’humain. Vivant dans le paraître et l’avoir, ils ont encore moins de culture que mes copines d’école avec qui j’ai passé le certif’ en 1962 et mesurent tout à l’aune du fric.
Si nous ne voulons pas que l’ire populaire grandissante sombre dans une révolte aussi incontrôlable que dangereuse ou se traduise par l’abstentionnisme électoral – sur le mode «tous pourris» qui fait effectivement le jeu des extrémismes de tout poil - ou par la désespérance individuelle – les suicides sur les lieux de travail ne sont rien d’autre que cela avec comme arrière-fond la disparition des solidarités naturelles et/ou organisées par la mise en exergue de l’individualisme et de la compétition entre les salariés – ou le déchaînement de la violence barbare et d’une criminalité organisée – y compris le grand banditisme - qui signent l’échec total de la politique sécuritaire de Nicolas Sarkozy, il nous faut réagir pour restaurer la République, l’Etat de droit et la démocratie, le principe d’égalité et la solidarité nationale, notamment à l’égard des plus faibles.
Tous ensemble. Comment ? Je ne sais et ne dispose non plus d’une baguette magique (il faudrait plutôt une «ardoise magique» pour effacer ces prédateurs !). Mobiliser tous ceux et celles qui ont une autre idée de la politique, de la justice sociale et de l’intérêt commun. Cela dépasse largement les clivages politiques traditionnels et la petite cuisine partisane.
A ma petite mesure et pour que s’enrichissent nos réflexions, je lance un appel à la blogosphère… Le plus largement possible, compte tenu des vacances et de l’enjeu. C’est également une façon de me remettre à la liste mensuelle de la blogosphère de mémé Kamizole, abandonnée faute de temps…
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Ouf ! J’en ai profité pour scruter tous les blogs. Certains ont disparu ou ne sont plus actifs depuis pas mal de temps que j’ai rayés de mes tablettes. Je n’ai posté que peu de commentaires. Sinon, il m’eût fallu plus de deux jours (enfin, une journée plus une nuit) pour venir à bout de ce travail de forçat. Fatiguée – c’est chronique ! – mais contente.
Bonnes vacances à tou(te)s pour ceux qui partent et bon courage pour les autres. Une quasi certitude : la rentrée sera certainement très chaude ! Et nous ne manquerons pas de pain sur la planche.