Par Jean-Louis Bianco :
Dans les années 1970 la ville de Grenoble, dirigée par Hubert Dubedout, était déjà un foyer d’innovation. La Villeneuve se voulait le lieu d’un nouvel urbanisme, mieux équilibré, avec la présence de toutes les couches sociales et des services publics de qualité.
Puis les couches supérieures et même moyennes ont quitté le quartier. Des militants de gauche, des enseignants se sont accrochés, au nom du rêve partagé. Mais le quartier s’est irrémédiablement dégradé au point de devenir un »quartier difficile ». Et il vient d’être le théâtre de violences urbaines…
Comme le disait Rachid, 40 ans, patron de la salle de sports incendiée :« Les façades ont été refaites. On a mis de l’argent ici. Mais ce qu’il faut, c’est faire en sorte que les gens ne se replient pas sur eux-mêmes et sur leurs problèmes ».
C’est le signe d’un double et tragique échec de Nicolas Sarkozy, aux responsabilités depuis 2002 (ministre de l’Intérieur puis président de la République) :
- Échec de la politique sécuritaire, faite de poudre aux yeux, d’annonces comme « Je vais nettoyer ça au Kärcher », de destruction de la police de proximité, d’une incapacité à combattre le crime organisé, le trafic de drogue, la présence d’armes à feu…
- Échec de la politique des « quartiers ». Où est le Plan Marshall promis ?
Bien entendu, le problème est difficile. La clé du succès n’est pas évidente. Mais si la gauche revient en 2012, elle devra engager une politique d’une toute autre ampleur :
- D’abord s’appuyer sur les gens des quartiers eux-mêmes, sur les jeunes, sur les créateurs d’entreprises ou de musique. Redonner à ces habitants la fierté.
- Se battre vigoureusement sur le front de l’emploi,
- Rétablir évidemment la police de proximité,
- Mener une lutte impitoyable, de longue haleine (et non des opérations médiatiques) contre le crime organisé et la présence d’armes à feu.
—
Et aussi…