1108.- Une grande forêt, une jeune femme à peine sortie de l'adolescence et un homme beaucoup plus âgé qu'elle, ils sont tous les deux épris mais ne peuvent consommer charnellement cet amour fusionnel, cela vous fait penser à quelque chose ?
Et oui la trame de Défense d'aimer ressemble étrangement à Twilight mais là s'arrête la comparaison.
Le 21 février 2010, je croisais la route de Sarah Tran étudiante en médecine et auteure en herbe à ses heures perdues depuis la terminale. J'ai toujours pour habitude d'encourager les vocations et les initiatives c'est pourquoi j'ai acheté son premier livre qu'elle dédicaçait à l'occasion de la Fête du Têt à L'Opéra de Massy. Piqué depuis peu dans une fièvre liseuse, j'ai donc attaqué et ingurgité son roman en deux jours à peine. Aude, Glenn et Gabrielle sont des étudiantes de familles plutôt aisées vivant à Paris. Le baccalauréat en poche, elles décident de prendre une année sabbatique et de partir faire le tour de France mais pas à vélo, en camping-car. La première étape de ce voyage initiatique a pour cadre Lille et sa grande forêt environnante. Cela devient l'auberge espagnole car les jeunes femmes rencontrent des polonais, un guide espagnol ultra-viril, des russes ou des scandinaves, un gardien de camping qui s'appelle Graig et qui a eu une enfance difficile et surtout un jeune prof de français au prénom peu commun de Hyrkan du nom du financier de Jérusalem qui a contribué à la fortune du Grand-Prêtre Onias III en 200 après JC. Il vient d'Anatolie mais il s'avère que c'est l'ancien professeur de Français de l'une des protagonistes, Aude frêle étudiante de 18 ans qui avait senti tous ses hormones en ébullition pendant ses cours alors qu'il tentait en vain de lui inculquer les figures de style et le programme de première pour obtenir son bachot, tête de litote.
Ils vont mettre 150 pages à se dire l'affection qu'ils ont l'un pour l'autre et encore du bout des lèvres puisqu'ils n'iront pas à la couche pour s'unir amoureusement, au grand dam des amateurs de passages un peu émoustillants qui font redresser les poils de la moustache.
Le livre semble proner l'abstinence car il arrive toujours quelque chose quand les deux tourtereaux vont sauter le pas : Il n'y pas de place sous la tente, il y a un village Gaulois à visiter, ou bien elle se perd carrément en pleine forêt. Les dialogues sont actuels et modernes mais on peut regretter le manque de profondeur des personnages, on n'en sait pas tant que cela sur l'univers des filles, le drame de jeunesse Graig n'est qu'évoqué et les autres personnages comme Marthe, la grand-mère qui fait des tartes, Paul le gentil médecin à la Doug Ross et Anton, Olav et Anna qui apportent la touche exotique à ce remake littéraire des Randonneurs.
La scène où Hyrkan doit choisir une fiancée me fait un peu penser à Un Jour sans Fin de Harold Ramis mais elle est sans réelle surprise, puique le Tournez Manège champêtre exacerbe les sentiments d'Aude et réveille sa jalousie de lionne.
Vivement le tome 2 qui se déroulera à Reims et espérons qu'on en saura plus sur le passé des personnages et qu'ils gagneront en épaisseur car ce premier épisode d'exposition m'a un peu laissé sur ma faim.
"Défense d'aimer" de Sarah Tran, TheBookEdition
(Crédit photo : Sarah Tran)