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Il y a des choses qu’on ne peut pas acheter. Pour le reste…

Publié le 21 juillet 2010 par Pierre

Il y a des choses qu’on ne peut pas acheter. Pour le reste…Vous avez certainement remarqué un fait très agaçant : on voit proliférer à la télé et au cinéma des publicités de grands groupes qui trouvent très intelligent de parler de tout sauf du produit vendu.

Vendeurs de forfaits internet ou de téléphone portable, banques / assurances / mutuelles, chaussures de sport… de plus en plus, les pubs diffusées sont volontairement décalées, voire n’ont strictement aucun rapport avec le produit vendu. Ce n’est souvent qu’à la toute fin du spot qu’on découvre, surpris / amusé / agacé (c’est selon), qu’il s’agit en fait d’une pub pour SFR, Nike ou Bouygues.

Le point commun de ces spots, c’est qu’ils mettent en scène de belles valeurs : solidarité, amour, entraide, dépassement de soi, convivialité, et j’en passe. Orange met en scène les efforts d’une accidentée qui tente de remarcher, Mastercard expose l’histoire du père qui arrive à aller voir son fils jouer sur scène au théâtre, Bouygues vante l’incroyable réservoir d’amis qu’on va se faire grâce à son forfait de téléphone portable, TF1 joue la connivence avec le téléspectateur en mettant en scène ses petites manies devant la télé, Bouygues nous fait larmoyer devant la belle aventure humaine de ces figurants qui vont dessiner, avec leurs corps, les lettres de l’entreprise.

Bref, on diffuse de l’émotion et des bons sentiments que l’on va tenter d’accoler, dans le subconscient du consommateur, au nom ou au logo de telle ou telle marque. La manipulation est peu subtile, mais elle contribue à sa manière à insidieusement vider de leur sens, dans l’esprit des gens, des valeurs déjà mises à mal par plusieurs décennies de libéralisme accéléré. Et que dire de l’impact, sur les plus jeunes, de ces pubs ? Ces pubs qui, justement, ciblent souvent les enfants ou les ados, à propos lesquels on déplore déjà largement les effets de la marchandisation généralisée et de l’argent roi.

Puisque dénoncer c’est bien, mais proposer c’est mieux, je suggère donc la mesure suivante.

Il y a des choses qu’on ne peut pas acheter. Pour le reste…
On crée une taxe sur les publicités qui s’approprient indûment des valeurs collectives (solidarité, convivialité…) et, avec le produit obtenu, on met en place une formation (obligatoire et gratuite pour tous) à l’apprentissage de ces valeurs. Par la même occasion, on apprend aux gens à réfléchir avant de consommer, et à ne pas se laisser aspirer le contenu du cerveau par les publicitaires avides. Bien sûr, il ne s’agirait pas d’un petit stage sympa (du genre celui pour récupérer ses points de permis). Non : une formation intensive de 3 semaines, 8 heures de cours par jour. Histoire de bien faire rentrer tout ça dans le crâne de ces consommateurs écervelés.

Franchement, ne serait-ce pas une idée aussi simple que bienvenue à saisir par nos futurs candidats à la présidentielle de 2012 ?


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