Pliés par le vent, Les bambous
Se courbent à mes genoux,
Me saluent hirsutes,
Avec eux je discute.
Ils balancent majestueusement
Leurs feuillages,
Dessinant quelques personnages
Aux longs becs béants.
Parfumés au pied
De baies éclatées
Aux mille senteurs,
Les bambous chantent en chœur
« Sèche ton visage, arrose nous de tes larmes »
Pliées par la canicule, mes rotules
Craquent, me courbant, ridicule,
Extirpant du fond de mes entrailles
Un gémissement : ouille, aie !
Je me dandine avec disgrâce
Cherchant un appui, un quidam,
Une canne …. De bambou ?
Je ne tiens plus debout.
Aromatisée au gel anti douleurs
Je fais fuir les prédateurs,
J’entonne une complainte,
Une supplication pour vaincre.
« Bambou, mon beau bambou, sois ma béquille, mon sauveur »