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Soutenir la natalité

Publié le 21 juillet 2010 par Malesherbes

La puissance d’un pays dépend de la taille de sa population et du niveau d’éducation de celle-ci. Nous assistons désormais à la montée en puissance des nations qui composent le BRIC, c’est à dire le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine, du fait précisément de leur taille. Autrefois, lorsque les guerres mobilisaient des centaines de milliers de fantassins, chaque pays avait à cœur de se doter de ressources suffisantes en chair à canon. Au siècle dernier, où les civils ont acquis leur droit au massacre à égalité avec les soldats, on a cependant conservé l’habitude, à la suite d’une guerre, de mener une politique de soutien à la natalité. C’est ainsi qu’en France, suite au programme du CNR, 1945 voit la naissance des Allocations familiales.

Il s’agit, par ce biais, d’inciter les familles, quelles que soient leurs ressources, à avoir des enfants. Bien sûr l’Etat n’a pas les moyens de prendre en charge tous les enfants de la Nation mais il met en place différents dispositifs pour alléger la charge financière constituée par des bouches à nourrir supplémentaires. Il s’établit ainsi entre l’Etat et les familles une sorte de contrat moral qui devrait interdire à l’Etat de revenir sur sa parole. L’Etat ne peut suspendre les Allocations familiales d’une famille en cas d’absentéisme scolaire d’un enfant sans manquer à ses engagements. Il est par contre fondé à décider des sanctions et éventuellement frapper la famille d’une amende.

Oui, mais bien souvent ces familles ne sont pas solvables. D’où cette idée lumineuse de ne plus payer un dû (par l’Etat, les allocs) pour récupérer un autre dû (la sanction monétaire imposée à la famille). Pour quiconque connaît un brin de comptabilité, ce genre de pratique est inacceptable. Le locataire qui quitte un appartement n’est pas fondé à ne plus payer son loyer pour se prémunir contre une éventuelle retenue effectuée lors de l’état des lieux par le propriétaire sur le dépôt de garantie. Comment l’Etat pourrait-il s’arroger le droit de compenser une absence de recettes par le non-règlement d’une dette ?

Inutile de s’attarder sur la stupidité de notre Guide qui prend à l’appui de sa démonstration le cas extrême d’un élève coupable de 300 absences. S’il veut lutter contre l’absentéisme, qu’attend-t-il pour demander à son gouvernement, habile à concocter des projets de loi, de légiférer pour sévir, et sévèrement, contre ces parlementaires qui sont le plus souvent dans leur circonscription, formule convenue pour masquer un « chez eux ». Exemple le plus récent : vingt-et-un députés de la commission des Affaires culturelles ont pris part au vote avalisant la nomination de M. Pfimlin à la tête de France télévisions. Il convient de préciser que l’opposition avait refusé de prendre part au vote pour marquer sa réprobation de cette nouvelle procédure censée rompre avec l’hypocrisie précédente (ah, ah !). Dix députés seulement avaient pris la peine d’assister à la séance d’explication de M. Pfimlin.

Le cumul des mandats est bien sûr responsable de cet absentéisme frénétique. Mais pourquoi tous ces parlementaires collectionnent-ils les mandats ? Pour se dévouer au bien public ou bien, faute peut-être d’allocations familiales, pour additionner les indemnités ?

L’absentéisme est un mal. Commençons donc par l’éradiquer chez nos parlementaires, en interdisant le cumul des mandats, et en sanctionnant l’absentéisme résiduel qui, fruit d’une habitude bien ancrée, ne manquerait pas de subsister.


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