Magazine Beauté

Hoi An, une ville où il ne fait pas bon être un poil

Publié le 22 juillet 2010 par Melaniepiqpiq

Et non, je n'ai pas fait de faute de frappe, bande d'obsédés (bien que ce ne soit pas conseillé non plus de se balader en tenue d'Eve ou d'Adam dans les rues de cette ville plutôt conservatrice).
Lisez mon histoire, vous allez comprendre.
Afin de pouvoir continuer à me balader (relativement) en paix sur le marché et de faire fonctionner le commerce local par la même occasion, j'ai fini par céder à l'appel insistant (pour ne pas dire la persécution) de la pédicure au bout de 3 jours. A part 1 dollar, je n'avais pas grand-chose à perdre.

J'ai découvert intriguée la crème amollissante de cuticules (qu'est-ce qu'on ne va pas inventer). En ce qui concerne le choix de la couleur, j'ai été assez frileuse cette fois-ci, optant pour un sobre gris métallisé qui n'a pas tout à fait recouvert le bleu que j'ai sous l'ongle du gros orteil gauche depuis mon freinage pédestre à mobylette.


Évidemment, mon peintre sur ongles n'allait pas me laisser partir comme ça. Moi, sa première (et seule, ai-je appris le lendemain) cliente de la journée! J'ai lutté avec succès pour qu'elle ne me fasse pas la corne pour 4 dollars de plus, mais ai dû me soumettre à un test "for free"de sa technique d'épilation soi-disant révolutionnaire. Why not, you can try, but je t'ai dit que I have no hair, je me suis rasée ce matin, bon sang! Eh bien... le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle m'a bluffée, la bougresse! Armée en tout et pour tout de talc et d'un fil de coton, elle a réussi l'exploit d'arracher avec la racine des poils invisibles à la surface.

69. Hoi An, une ville où il ne fait pas bon être un poil

Vous pouvez mettre au placard vos épilateurs, votre cire et vos pinces à épiler.
Épatée, je lui ai promis de revenir le lendemain (histoire que ça ait repoussé un peu) pour faire mes 2 avant-jambes jusqu'au genou, pour 5 dollars. En une heure, on a eu le temps de discuter. Son anglais était exceptionnellement bon comparé à celui de ses compatriotes.

Elle apprend depuis 10 ans avec les touristes et un bouquin. Quand je vois des exemples comme ça, mon métier me semble bien inutile... De poil enlevé en poil enlevé (ou au fil de la conversation, si vous préférez), j'ai appris que son mari est tailleur (ça alors), qu'elle a un bébé de 15 mois qui passe ses journées à la crèche qu'elle a d'ailleurs du mal à payer (but, but... I thought tailors were rich!! On m'aurait donc menti chez Festina?), qu'elle bosse (enfin... elle essaie) 7 jours sur 7 et qu'elle n'est jamais sortie de Hoi An, où habite toute sa famille. Ça donne à penser.
Pour en revenir à la technique, ça paraît bête comme chou, mais d'après elle, il faut avoir le coup de main. Lequel, je ne sais pas. Le secret de ce savoir-faire ancestral est jalousement gardé. J'essaierai moi-même au retour si j'ai du temps à tuer.
La promesse a été tenue: "You will have legs like a baby bottom!" m'avait-elle dit. Je ne sais pas si elle voulait dire par là toutes rouges et irritées, mais ce fut le résultat. Je vous rassure, ça a disparu au bout d'une demi-journée, comme après une épilation traditionnelle. En tout cas, au toucher, c'était nickel. Les poils sont censés ne pas repousser sous la peau … 2 semaines après, je peux vous affirmer que ce n'est pas vrai, pour moi en tout cas.
Dans ma lancée, je me suis fait enlever la moustache pour un "good price" (1 dollar) parce que j'étais son "lucky customer". Douloureux, mais redoutablement efficace: en moins d'une minute, elle a exterminé la totalité du duvet au-dessus de ma lèvre supérieure, n'épargnant même pas les "baby hairs".

69. Hoi An, une ville où il ne fait pas bon être un poil

ma copine No, magicesthéticienne sur le Central Market, côté rue Tran Phu. Je lui ai promis de lui faire de la pub! Je ne peux pas être plus précise car elle n'a pas de carte de visite. Mais ne vous inquiétez pas: si vous ne la trouvez pas, elle saura vous trouver, elle.
PS:vous ne rêvez pas, ce sont bien des réveils au fond de l'échoppe...
Si vous voulez plus de détails, j'ai trouvé un article très complet sur internet:
http://raffa.grandmenage.info/post/2007/05/25/L_%C3%A9pilation_au_fil


J'y ai appris que Claude Lévi-Strauss évoque cette technique dans "Tristes tropiques". Comme quoi, ce n'est pas un sujet qui n'intéresse que les filles.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Melaniepiqpiq 6 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte