L’Association Information et Management (AIM) a organisé cette année son 15ième colloque sur la thématique : « Systèmes d’Information et Développement Durable : regards croisés et contributions ». GreenIT était présent et vous présentera une vingtaine des nombreux travaux de recherche exposés. Thème du jour : « L’intégration de technologies vertes dans les Datacenters : une composante stratégique de leur modèle économique » de Valérie FAUTRERO.
La création de la « Plateforme régionale d’expérimentations du très haut débit » du pôle de compétitivité, Cap Digital Région Ile-de-France, s’accompagne d’une interrogation sur l’impact environnemental des Datacenters : http://www.portailthd.fr. L’enjeu d’un Datacenter « vert » est étudié à travers le point de vue de différents acteurs du marché: opérateurs d’hébergement « traditionnels » et « verts », acteurs publics, entreprises clientes de Datacenters.
Première constatation, un Datacenter est loin d’être un espace virtuel ou dématérialisé. Ses besoins en ressources sont importants :
- Espace physique
- Energie fiable
- Connectivité réseau
- Climatisation
- Sécurisation des lieux
Pour des raisons de proximité avec les ressources indispensables à leurs activités, les Datacenters se concentrent dans des zones où se situent de gros centres électriques (centrales) et où passe le réseau Internet (backbone). C’est ainsi qu’en région parisienne, 80% des Datacenters se trouvent dans le département de Seine-Saint-Denis à côté d’EDF et sur le backbone Etats-Unis/Nanterre. Le coût de l’énergie ou des locaux conduit de plus en plus les entreprises à s’interroger sur leur position stratégique : externaliser leur hébergement ou créer un Datacenter plus économique.
Au-delà de l’enjeu financier des coûts de fonctionnement, d’autres motivations poussent à la construction d’un Datacenter « vert ».
- Exigence des clients
- Isomorphisme : pour faire comme les autres
- Anticipation d’une contrainte légale plus coexercice
- Pression des constructeurs : innovation écologique naissante
- Recherche de légitimité : les entreprises cherchent à incarner des valeurs
- Lobbying et acteurs publics : mise en place d’un code de bonne conduite européen
Si un « Datacenter vert » remporte tous les suffrages en théorie, la pratique ne vas pas de soit car il existe de nombreuses contraintes :
- Coût (marché émergent)
- Besoin en installateurs spécialisés
- Accompagnement et formation du personnel
- Choix des technologies mises en place : manque de retour d’expérience
- Besoin d’un plus grand espace au sol (aménagement de la récupération de chaleur)
- Limite psychologique : un Datacenter reste un lieu consommateur de ressources naturelles et hébergeant un parc informatique polluant
La création d’un « Datacenter vert » doit également s’accompagner d’une revue de son modèle économique. Ses besoins dépendent directement de son infrastructure mais également des besoins de ses clients. Le modèle traditionnel : « plus le client consomme, plus il rapporte » doit être dépassé. Le fournisseur doit accompagner ses clients dans la sobriété de ses usages. Il lui reste alors deux solutions pour compenser le manque à gagner : augmenter les prix (parfois le double qu’un Datacenter traditionnel) ou proposer des services à plus forte valeur ajoutée.
Librement interprété avec accord de l’article : « L’intégration de technologies vertes dans les datacenters : une composante stratégique de leur modèle économique » de Valérie FAUTRERO.