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Pays-de-la-Loire : propagande politicienne aux frais du contribuable

Publié le 22 juillet 2010 par Lecriducontribuable

Sur Novopress Bretagne, on lit que le Conseil régional des Pays-de-la-Loire a publié, en quatrième de couverture du dernier numéro de son bulletin bimestriel, L’Esprit grand ouvert (sic), une affiche de propagande anti-gouvernementale. Cette région, comme toutes les régions métropolitaines* à l’exception de l’Alsace, est contrôlée par le Parti socialiste depuis les élections régionales de 2004, un basculement confirmé par le scrutin de cette année.

L’UMP « ligérienne », bien sûr, s’indigne de ce dévoiement de l’argent des contribuables. Son éviction quasi-totale au profit du PS dans les régions la dédouane, croit-elle, de ses propres errements lorsqu’elle (ou son ancêtre le RPR) était aux affaires dans une bonne partie des régions françaises…

Novopress Bretagne rappelle que le gaspillage de l’argent du contribuable est également constitué par le fait que les Pays-de-la-Loire forment une région inventée de toutes pièces lors de la loi Defferre de régionalisation de 1982.

D’autres régions artificielles ont d’ailleurs été créées à cette occasion : Centre, Champagne-Ardennes, Midi-Pyrénées, Nord-Pas-de-Calais, Provence-Alpes-Côtes-d’Azur, Pays-de-la-Loire, Poitou-Charentes, Rhône-Alpes. Soit une région « Centre » dont la seule référence est… le territoire national, soit des régions fourre-tout dont l’absurdité-même est indiquée par les traits d’union.

Les fervents défenseurs du principe de subsidiarité que nous sommes ne peuvent qu’être favorables à ce que la collectivité soit le plus proche possible du citoyen-contribuable, d’autant que, comme l’a montré une étude publiée par Yvan Blot sur son site, la démocratie directe, lorsqu’elle est appliquée, est avantageuse pour les contribuables. Mais la réforme de 1982 a moins consisté en une décentralisation qu’en un renforcement du contrôle central sur les régions, puisque celles-ci tirent une bonne part de leurs ressources fiscales de la dotation globale de fonctionnement, payée par le contribuable national.

Une vraie réforme du mille-feuilles territorial français consisterait, non à partir de l’État pour aller vers l’individu comme l’a fait la réforme Defferre, mais au contraire à partir de l’individu pour aller vers l’État et l’Union européenne, en passant par la commune, le département, et la région.

Cette application littérale du principe de subsidiarité serait rendue effective par la démocratie directe, c’est-à-dire par des référendums d’initiative populaire**, comme ils sont pratiqués en Suisse, en Allemagne, en Italie et aux États-Unis. Le sujet étant d’importance, nous serons amenés à y revenir.

Roman Bernard

* Pour ne pas froisser nos lecteurs corses, je rectifie : régions continentales.

** Qui, en principe, sont possibles depuis la réforme des institutions de juillet 2008. Mais la nécessité de récolter au préalable le soutien d’un cinquième des parlementaires (soit 184 députés et sénateurs sur 920), et de 10 % du corps électoral (soit plus de quatre millions d’électeurs !), le rend en réalité quasi inapplicable… et inappliqué, puisqu’en deux ans, il ne s’en est tenu aucun.


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