Ce pelé, ce galeux, d’où venait tout le mal

C’est fait, notre Génial Guide nous a montré le chemin et désigné le coupable, comme il l’avait déjà fait il y a quelques mois pour la Seine St-Denis. Nous savons maintenant qui était responsable, dans les deux cas, du taux fort élevé de délinquance et d’incivilités, plus plus moins liées aux quartiers dits sensibles et au trafic de drogues: à chaque fois c’étaient ces bons à rien de Préfets. C’est ainsi qu’il avait dû virer le Préfet de la Manche parce que des manifestants avaient osé siffler son auguste visite à St Lô (et même lui jeter quelques chaussures) et celui de Corse parce qu’il n’avait pas empêché 10 militants nationalistes de pénétrer pacifiquement dans la villa de son ami Christian Clavier (Libération).

On comprend mieux maintenant la saine énergie qu’il met à supprimer des postes de fonctionnaires dont c’est la faute si tout va mal: ceux de l’enseignement si l’école ne remplit pas ses missions, ceux des impôts si les grandes fortunes fraudent, ceux de l’Armée si les choses n’avancent pas en Afghanistan (ne vient-il pas d’en renvoyer le Général ?), …

D’ailleurs, le Préfet du 93 n’avait-il pas eu l’audace, quelques mois avant son renvoi, d’alerter son Ministre de tutelle sur les conditions difficiles dans lesquelles il se débattait, le manque cruel d’effectifs policiers, la pauvreté de la plupart des communes de l’Est parisien et les promesses non-tenues suite aux émeutes de 2005 et la campagne électorale de N. Sarkozy…., tentant de rejeter sur notre auguste Président une incompétence qui était entièrement sienne.

Pourtant, il l’a redit à la télévision, d’un ton énergique et martial, agitant son petit poing: “Le gouvernement mène une lutte implacable contre la criminalité. C’est une véritable guerre que nous allons livrer aux trafiquants et aux délinquants. L’autorité de la loi doit être respectée sur l’ensemble du territoire national” (Le Monde). Ce n’est donc pas de sa faute et remercions-le de nous avoir ainsi montré le coupable, de toutes les violences de ce département, l’infâme Préfet de l’Isère, ce quasi-protecteur des délinquants. Le Monde relève d’ailleurs toutes les “déclarations de guerre” de notre vénéré Président contre les délinquants et trafiquants depuis 2002, ainsi que, comme le signale Le Monde : “à chaque difficulté depuis le début de son quinquennat, Nicolas Sarkozy a remis en avant son image de champion de la sécurité, le plus souvent avec une polémique à la clé”. On ne peut donc rien lui reprocher!

Redisons-le, il en est à près de 20 lois sécuritaire depuis qu’il était Ministre de l’Intérieur dès 2002. Il a abordé des dizaines et dizaines de fois le problème à la télévision (quasiment à chaque fait divers sortant un peu de l’ordinaire), à chaque fois avec des mots durs, recevant les victimes, le ton énergique et le visage ferme. Il fait multiplier les caméras de surveillance qui permettent de constater les agressions avant de nourrir, comme aux USA, des séries télévisées montrant pourquoi les gens ont raison d’avoir peur. Il a fusionné Police et Gendarmerie, et tant pis si cela a abouti, en fait, à une baisse sensible des effectifs. Il a fait passer la “culture du résultat”, mais cette grande réforme de l’évaluation de l’action policière a été détournée sciemment par des agents l’appliquant à la lettre, pourchassant les petits consommateurs de cannabis au lieu de s’en prendre aux gros trafiquants. Il a supprimé la police de proximité, yeux et oreilles de celle d’intervention, car un policier n’est fait que pour arrêter les délinquants… Il a refondé les statistiques policières afin de bien nous montrer que, grâce à lui, les délits baissaient….

Non, vraiment, il a tout fait, tout fait, tout fait, sans avoir besoin que des préfets incompétents sabotent son oeuvre de salubrité publique. D’ailleurs, après sa courageuse décision, il va s’exhiber le lendemain, satisfait, sur une étape du Tour de France pour rendre hommage aux drogués du vélo…

Allez, en hommage à notre Président, un immense succès de Dalida:

- “Frais d’inscription: 26 universités «dans l’illégalité»”. Libération.

- “L’histoire dans l’histoire : le tribunal de Nanterre”. Le Monde. Où le retour à la justice du “bon plaisir” qui avait, rappelons-le, abouti à la prise de la Bastille.

- “Le préoccupant déclin de la responsabilité politique dans nos démocraties”. Le Monde. *****

- “Qu’on ne parle plus du “juge Courroye”". Le Monde. A relier à: “Affaire Bettencourt: le bras de fer Courroye-Metzner”. Libération.

- Où l’on reparle d’E. Woerth: “Affaire Wildenstein : une information judiciaire est ouverte”. NouvelObs.

- “Karachi, l’enquête impossible”. Les jours et l’ennui de Seb Musset.