Magazine Caricatures

Les Misters de Paris - partie 2

Publié le 23 juillet 2010 par Ruminances

Posté par clarky le 23 juillet 2010

Les Misters de Paris - partie 2
Ca cognait déjà méchamment ce matin, mais parait que le soleil donne la même couleur aux gens, gentiment. Je remballais dare-dare mon matos intime avant que l'autre n'ait des envies de passer à l'attaque.

-” Pardonnez moi, mais je suis un peu dur de la feuille, j'ai pas saisi votre patronyme !”

-” Permettez moi. Je suis le Comte Patrice de Mastre, digne descendant du mondialement connu Joseph de Mastre.”

-” Connais pas tout le monde, désolé. Le seul Joseph que j'arrive encore à imprimer c'est celui qu'a engrossé la Marie sans même l'effleurer. Vous cherchez quoi de beau matin ??!!??  si c'est la RN 13 c'est un peu plus loin après la route de l'au-delà. Vous pouvez pas la louper.”

-” Plaît-il ? Non Non, je suis ici pour affaires. Ma démarche est de nature strictement professionnelle, et mon désir le plus ardent, de me rendre auprès de madame Bettenlong.”

Tiens donc, la vieille carne fricotait avec les tiers-mondains maintenant, et ta démarche ducon, j'en n'ai rien à cirer, d'ailleurs fais gaffe où tu marches l'aristo, ici c'est barjoland.

-” Si c'est Liliane que vous cherchez, vous la trouverez chez elle. La grande bicoque là-haut. Elle sort plus de son palace !”

A peine lui avais-je indiqué où trouver la vieille, qu'il mit les adjas. Ca puait l'embrouille cette histoire. Fallait impérativement réunir le conclave des convexes. Ici les angles on les arrondissait pas, ils étaient saillants, alors on allait faire dans la mustang saillie…

Par chez nous, le téléphone portable devait peser dans les 100/150 kg, même que ça s'appelait une cabine téléphonique. C'était mon bureau personnel, je me sentais quelqu'un d'autre quand la tonalité crépitait dans mon oreille à moitié flinguée.

-” Allô Wilson, ramène ta piquette et passe prendre le toubib et le boucher.” étais-je en train de vociférer dans le combiné.

Aussitôt dit, aussitôt défaits, les 3 lascars déboulèrent dans ma cave, prêts à se rebiffer comme jamais. Wilson posa sa gnôle, hautement accidentogène,  sur la paillasse dédiée à nos expériences empiriques. Quant à la théorie, le boucher se chargerait tôt ou tard de nous la réciter après 3 verres de ce nectar du diable. Le premier verre me pris par surprise, un coup au foie à te réveiller un mort.

-” Bon les gars, on a de l'intrigant dans les parages. Ce matin, une particule a demandé à voir la banque de France pendant qu'il me reluquait le petit Jésus. Je sais pas trop ce qu'il a en magasin, mais il est pas venu jusqu'ici juste pour voir la vieille cavaler en déambulateur.”

-” Et pierrot, t'oublies qu'il fait des ménages chez la reine Magot “  me lança le boucher.

-” Bordel, c'est vrai ! Et toi toubib, t'as toujours tes entrées quand l'autre part en vrille du carafon !! “

Le toubib n'était pas vraiment médecin, tout juste un rebouteux, ascendant charlatan, officiant le plus souvent dans la mise à mort du saint cochon.

-” Faut qu'on fasse un plan sa mère ! “ je perlais de tous les côtés, pire qu'un glaçon posé sur un fourneau.

-” Implant mammaire ??!!??, pour Liliane ??!!??, tu trouves pas qu'elle est un peu vieille pour ce genre de coquetterie “  me lança le toubib frit. J'attaquais mon cinquième verre de tord-boyaux, mon billet en poche pour une divine mise en orbite autour du mont de Venus.

-” Toubib, d'accord t'es le seul ici à avoir ton certificat d'études, mais putain qu'est ce que tu peux être con quand même ! ” J'avais la pénible sensation que je perdais le contrôle de la situation…

-” J'ai le plan du cadastre si tu veux.”  Putain, Wilson venait de se torcher à lui tout seul une bouteille entière de ses fumeuses décoctions, il était prêt à dégoupiller une gonade à tout moment ! “Tu sais le plan avec des numéros dans de drôles de cases, je m'en sers pour jouer au loto avec le toubib et…”

-” Ferme ta gueule Wilson, parce que toi des cases je peux te dire qu'il t'en manque et pas qu'un peu. Mais bordel aqueux, on vous a bercés trop près du mur quand vous étiez minots, je vois que ça, ou alors vous avez été finis à la pisse !”

Je savais même plus ce qu'on foutait dans ma cave, des éponges échouées à même le sol et moi sauvagement agrippé à la bouteille de kiravi.
Dans pas longtemps ça allait devenir le moulin de la galette, parce que je voyais bien que nos estomacs n'aspiraient qu'à se soulager.

-” Françoise qu'elle s'appelle, Françoise !!!”   pierrot venait de se vautrer la gueule dans le minuscule escalier de la cave, et c'est maintenant que je me rendis compte qu'on allait devoir le grimper ce putain d'escalier !
“Elle m'a parlé pendant que j'astiquais le parquet. Elle m'a dit que sa mère était aux gabonais absents question cervelet, qu'elle n'avait plus tous ses moyens et que y'avait risque de magnitude 9 sur l'échelle de riches terres.”

Malheureusement, le pire ne se fit pas attendre très longtemps. Wilson entonna Lola accompagné, en lamineur, par le boucher. Quant au toubib, il en était déjà au fa do dans un portugais impeccable. La séance émétique venait de commencer, même Pierrot, bien qu'à jeun, s'empressa de participer à notre petite réunion d'acolytes anonymes.

-” Françoise tu dis qu'elle s'appelle la môme ? Tu sais si cette petite est comme l'eau, si elle est comme l'eau vive, parce que si elle bettencourt comme un ruisseau, va falloir qu'on se biture au Mississippi Groenland dorénavant, histoire que tout devienne limpide…”

-” T'inquiète frérot, j'ai installé un mouchard chez la vieille, pendant que je procédais à la remise en état de son parquet !”  lâcha Pierrot dans un dernier râle.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Ruminances 506 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte