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L'aventure moderne du geek ou quand l'addiction devient salée.

Publié le 23 juillet 2010 par Collectifnrv

Avertissement : toute ressemblance avec des personnages ou des évènements réels  est fortuite.

Chers Internautes, je vais vous raconter une histoire vécue effrayante !

Éloignez les enfants et les vieillards de votre écran, fermez portes et fenêtres. épongez votre front nimbé de sueur, essuyez vos mains  moites et accrochez vous à votre siège...

John Wayne Cowboy Poster.jpg

Figurez vous que l'autre jeudi, alors que j'avais passé une nuit médiocre puis vécu un réveil glauque, je partis au travail de très bonne heure comme mon job l'exige. Je connaissais parfaitement le trajet du marché que je devais atteindre... Jusqu'ici tout se déroulait parfaitement.

Machinalement je posai ma main sur ma poche et c'est à ce moment que la pire frayeur de ma vie se manifesta : horreur et damnation ! J'avais oublié mon téléphone portable !

Je sentis la sueur ruisseler entre mes omoplates.

Pensez : se retrouver coupé de son clan, de ses amis, de son entourage, de secours éventuels ! Se retrouver ISOLÉ, dans ce monde grouillant et effrayant où la solitude est considérée comme un péché ou une marque d'extrême faiblesse !

Hagard, encore sous le choc, je jetai un coup d'œil sur mon tableau de bord : bon Dieu ! Mon GPS, j'avais oublié mon GPS ! Cet accessoire indispensable, dont la voix métallique et synthètique berçait mon trajet même si je connaissais le chemin et les emplacements de radars par cœur.

Ce même GPS qui me conseillait  sur une voie unique d'autoroute, toujours au même endroit, systématiquement, de faire demi-tour avec prudence.

Mes amis, l'émotion qui m'étreignit, provoqua une embardée qui faillit m'envoyer ad patres !

Vous concevez, un homme moderne délesté de son téléphone portable et de son système de géolocalisation, vous ? C'est une sensation terrifiante que je ne souhaite pas à mon pire ennemi, et Dieu sait si j'en ai !

Vous imaginez John Wayne ou Errol Flynn en mission en territoire apache, sans colt ni Winchester, chevauchant sur un vieux canasson aveugle ?

wayselle.jpg

Vous dire que je me sentais nu est un doux euphémisme.

Non.

Pire.

J'étais devenu un orphelin, un bernard-l'hermite sans sa coquille protectrice, une tortue sans carapace, une Bettencourt sans François-Marie Banier !

Je ne vous décrirai pas ma matinée, toujours sur le qui vive, inquiet, mal à l'aise, angoissé, quasiment en manque.

Fort heureusement, aucun évènement malencontreux ne vint perturber ma longue demie journée : de retour à la maison je me précipitai sur ces deux accessoires essentiels, je me mis à les étreindre, les embrasser, les caresser, les cajoler tant ils faisaient partie de ce que j'avais de plus cher au monde ! Je leur promis de ne plus jamais les abandonner.

Je suis sûr que malgré le fait qu'ils fûssent inanimés, ils possédent une âme et qu'au fond de leurs petites puces sensibles, délicates et sophistiquées, ils ne pouvaient s'empêcher de m'aimer. N'en déplaise aux intellectuels ou autres bigots !

Lecteurs, l'aliénation quotidienne liée aux techniques modernes nous métamorphose en parfaits cinglés. Chaque nouveau progrès nous rend chaque fois un peu plus addict, la sophistication technique, au lieu de nous émanciper, nous enserre toujours plus dans une camisole étroite. Le portable devient un instrument de dépendance sociale : ainsi sommes-nous presque toujours à la merci d'un coup de fil de nos proches ou de notre hiérarchie. Les outils de communication deviennent des colliers et des laisses qui vous attachent toujours davantage alors que vous vous imaginez de plus en plus libres.

Et comme tout animal en captivité, dès qu'on coupe le cordon qui le maintient prisonnier, ce dernier , chassé de sa cage sociale, erre comme une âme en peine, nostalgique du poids de ses chaînes.

Humains, pauvres animaux sociaux, nous sommes bien mal barrés.

Amis lecteurs, osez la liberté, émancipez vous.

À après !


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Cui cui fit l'oiseau, travailleur estival, solitaire et abandonné.


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