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Le Cav’ se rebiffe

Publié le 23 juillet 2010 par Jlhuss

cameron_diaz.1279909076.jpg Étape 18 : Salies de Béarn – Bordeaux.

Cav’ à Bordeaux. (logique)

Cameron Diaz était un peu plus habillée que sur la photo, aujourd’hui, elle qui a suivi l’étape en compagnie du Grand VRP de la Scientologie . Elle a fait sensation auprès de Jaja qui, pour la première fois, a commis quelques hors sujets dans ses commentaires habituellement avisés.

Il faut dire que commenter l’étape des Landes , d’une platitude effrayante et avec ses interminables “bouts droits”,  c’est à peu près aussi difficile que décrire le relief d’une boule de billard en quinze mille signes au minimum.

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Opportunité de revoir avec consternation les ravages de la tempête Klaus sur le plus grand domaine forestier de l’hexagone, avec ces futaies couchées par les rafales, ces monticules de troncs dans l’attente d’un acheteur à un prix acceptable.

On a désespérément espéré un “coup de bordure” qui aurait mis un peu de suspense… Hélas, pas assez de vent, coureurs fatigués et de ce fait, échappée kamikaze de quatre suicidaires repris sans problème dans l’entrée de Bordeaux. Il ne restait plus qu’à analyser le sprint. Les “cramés” ont pu se refaire un peu la cerise avant le Contre la Montre de demain. 52 km d’effort solitaire, pas rien quand même !

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Pour une des premières fois de sa vie, Hushovd fait un sprint avec une équipe à son service au lieu de se faufiler seul. Résultat : plantage intégral, enfermement et il accuse désormais un sévère retard sur Petacchi sur le classement à points, retard qu’il est quasiment impossible de combler de son propre aveu (il a de quoi être furieux, lui qui est d’une dignité remarquable : parce qu’il passe les cols en poussant sur ses pédales, en descendant comme un fou et pas en s’accrochant aux bagnoles comme nombre de ses concurrents sprinteurs ; forcément, ça l’émousse). Le vélo va encore payer les frais d’errements passés, puisqu’il semble bien que Pettachi, rattrapé par la patrouille et convoqué par un procureur italien pour une histoire de “consommation et trafic de produits illicites” vieille de deux ans a du souci à se faire dans les jours à venir.

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Et Cavendish ? Cette fois, il se faufile “label Thor”, quasiment seul, il lance son sprint de loin (c’est nouveau aussi), il prend une trajectoire limpide, sans la moindre agressivité, la moindre irrégularité… et gagne triomphalement en reléguant le second à trois mètres au minimum. Le “bad boy” se mettra-t-il enfin définitivement dans la tête qu’on peut aussi gagner proprement et qu’il est fichtrement plus sympa dans ce style ? C’est tout le bien qu’on lui souhaite, à lui et au cyclisme.

Le vélo pour les nulsles principales épreuves du calendrier.

Le cyclisme est aussi touché par la mondialisation, puisqu’aux épreuves traditionnelles qui se courent en Europe viennent s’ajouter (parmi les plus renommées) le Tour du Qatar, le Tour de Californie, des épreuves très renommées en Australie, etc. Même l’Afrique s’y met, puisqu’on pense à inscrire une épreuve se déroulant sur ce continent dans la liste de celles qui comptent pour le classement UCI. Cette mondialisation va de pair avec celle du peloton qui fait la part belle à des coureurs dont la nationalité aurait été improbable il y a dix ou vingt ans (Japon, Kazakhstan, Slovénie, Norvège, etc.)

Mais les épreuves “reines” sont encore et toujours les trois grands Tours : Tour de France qui est la compétition la plus prestigieuse dans le monde après la coupe du Monde de football et les Jeux Olympiques.

Dans un autre registre, les “classiques” – courses d’un jour dont la plus légendaire est bien sûr Paris-Roubaix, précédé de Milan San Remo et du Tour des Flandres, suivi du “weekend Ardennais” (la Flèche Wallonne et la “Doyenne” – à savoir Liège Bastogne Liège, ses 260km et ses terribles ascensions) Ne pas oublier le “Het Volk,” et, en fin de saison, Paris-Tours avant le Tour de Lombardie.
Le Championnat du Monde se court en fin d’été, par équipes nationales. Le vainqueur a le privilège de porter un maillot “arc-en-ciel”, quand les champions nationaux portent aussi leur maillot distinctif. Il y a bien entendu de très nombreuses autres épreuves en ligne ou par étapes, plus ou moins difficiles. J’ai pour ma part une affection particulière pour Paris-Nice en début de saison comme pour le Dauphiné libéré .

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Il y a quelques décennies, les coureurs commençaient la saison avec Paris-Nice en février, pour la finir en novembre avec le Tour de Lombardie. Et ils couraient toutes les courses pour la gagne, soit pour eux-mêmes, soit pour leurs leaders. De nos jours, certains font le Dauphiné le Tour de Suisse ou le Giro avec pour seul objectif de “se mettre en jambe pour le Tour” – attitude désinvolte tant pour l’épreuve que pour son vainqueur. Quand on apprend que le très jeune Brajkovic a gagné le Dauphiné devant Contador qui n’est pas parvenu à le lâcher dans la montée de l’Alpe d’Huez… on retient juste que “Contador n’était pas dans son pic de forme”. Désobligeant, c’est un euphémisme ! Les cadors d’il y a trente ou quarante ans alignaient 20 victoires par an parce qu’ils se mettaient sur cent lignes de départ. De nos jours, ils se posent sur une trentaine de lignes de départ… ne faisant pas toutes les courses à fond. Un Armstrong, un Contador, un Schleck, ne bâtissent plus guère leur saison qu’autour de l’épreuve reine : le Tour de France.

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On se souvient du doublé Giro-Tour gagné par Anquetil en 1964, les deux fois avec une opposition terrible et juste une semaine de “récupération” entre l’arrivée du premier et le départ du second.
Mais l’exploit le plus fabuleux de maître Jacques (avec ou sans “tisane”…) ce fut en 1965, la victoire dans un Dauphiné Libéré gagné de justesse sur d’autres cadors, le saut, juste après l’arrivée, dans un avion spécial prêté par le général de Gaulle pour qu’il rejoigne Bordeaux - d’où il a pris à minuit le départ d’un Bordeaux-Paris de légende (550 km dont 300 environ derrière des dernys, ces étranges machines qui permettaient de fournir un abri au coureur).

A trois heures du matin, Anquetil, perclus de crampes, gelé, a annoncé à son directeur sportif (le méga gueulard Geminiani “qu’il en avait marre, qu’il arrêtait”. la suite, racontée par Gem’ lui-même, fut épique ; il se mit à hurler :

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- T’es qu’une gonzesse, une tafiole, je t’adresse plus la parole et d’ailleurs, je te ramasse pas, t’as qu’à rentrer en stop !

Piqué au vif, fou de rage, Maître Jacques est remonté sur sa bécane, a construit son succès dans la vallée de Chevreuse et ses huit redoutables côtes et a reçu, lui le mal aimé, une ovation d’anthologie sur la piste rose du Parc des Princes, sans doute la plus belle qui ait retenti dans ce lieu mythique hélas disparu. Il paraît qu’il a pleuré, ce jour là…

L’ancien du jourRoger Hassenforder qui fête aujourd’hui ses 80 ans.

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Un très grand coureur au palmarès impressionnant, refusé en équipe de France parce que “trop déconneur” et repêché par… l’équipe de l’Ouest, malgré ses origines alsaciennes. (C’est l’incomparable “Paulo la science” qui me pousse à le rappeler à notre bon souvenir)

*************

Demain: 52 km de Contre la Montre, étape de tous les dangers pour “el Pistolero” qui n’a que huit secondes d’avance, même si en principe il est intrinsèquement meilleur que Schleck dans cet exercice.

Mes favoris pour la victoire d’étape, à cote à peu près égale : Cancellara, Contador. Wiggins peut se surpasser.


benjamin

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A demain …Peut-être !

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