La publicité donnée aux comportements condamnables de deux membres du gouvernement a amené Nicolas Sarkozy, mercredi 21 juillet, à annoncer la tenue d'une réunion à l'Elysée sur les "problèmes que posent les comportements de certains parmi les ministres, tels MM. Blanc et Joyandet". Le président de la République a précisé que cette réunion "fera le point sur la situation de tous les départements ministériels et décidera des expulsions de tous les ministres en situation irrégulière".
Malheureusement, cet entrefilet est une invention de ma part. Des phrases similaires ont bien été prononcées, mais à propos des gens du voyage et des Roms. Plutôt que de faire le ménage dans un gouvernement dont de nombreux membres ont des comportements indignes, notre Président préfère flatter les sentiments assez bas de certains électeurs qu’il dispute au Front National. Il n’hésite pas à utiliser un fait-divers pour jeter la suspicion sur deux groupes de personnes qui comptent en leurs rangs de nombreux Français.
Le grand-père maternel de Madame Sarkozy mère a quitté les rivages de Salonique pour les cieux cléments de notre douce France. Le père de Nicolas Sarkozy a également gagné notre patrie après avoir quitté la Hongrie, pays malheureux qui, au sortir d’une dictature fasciste, est tombé sous la coupe d’un régime communiste. Le même Sarkozy, élu Président, a épousé une femme dont la famille s’est expatriée en France par crainte desBrigate rosse qui ont semé la terreur en Italie dans les années soixante-dix. On pourrait s’attendre de sa part à davantage de sollicitude et de compréhension pour des compatriotes et aussi pour ceux que la guerre, l’oppression ou la misère a chassé de chez eux.
Mais soyons rassurés. N’a-t-il pas affirmé que toute femme battue, quel que soit son pays d’origine, aurait pour patrie la France, et surtout sa nationalité ? Quel souverain merveilleux et surtout si peu avare de promesses jamais tenues !