L'Irlande a vu la note de sa dette dégradée par Moody's (de Aa1 à Aa2) mais il ne faudrait pas en conclure ce pays constitue une nouvelle Grèce. Le gouvernement irlandais à en effet immédiatement pris conscience de la gravité de la crise, au lieu de tergiverser comme le gouvernement grec (voir cette note), et a mis en place un plan drastique de réduction des dépenses publiques dès le début de l'année 2009, soit un an avant la Grèce. Il n'y a pas eu non plus de dissimulation sur les chiffres officiels du budget, et l'économie irlandaise bénéficie d'un meilleur potentiel de croissance. Résultat, la confiance des marchés ne s'est jamais évanouie. Ce matin l'Irlande a ainsi levé 1,5 milliards d'euros sur des échéances de 6 à 10 ans sans aucun problème, ce qui témoigne d'une bonne crédibilité à long terme et s'avère donc très rassurant. Au contraire, la Grèce est toujours incapable de lever de l'argent autrement que sur des échéances courtes, c'est-à-dire couvertes par le plan d'aide européen, le Fonds européen de stabilisation financière (FESF), dont l'action est garantie sur les trois années à venir, mais pas après. L'Irlande s'en sort toute seule alors que pour la Grèce, dans trois ans, il faudra remettre au pot…
L'Irlande a placé avec succès 1,5 milliard d'euros d'obligations, L'Agefi
Article repris du blog de Philippe Herlin, chercheur en finance. Image : ministère des finances irlandais, image libre de droits, auteur Jtdirl.