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Le devoir nous appelle.
Il faut tenir place, paraître…
*
Drôle de monde qui vit dans le virtuel sa vie réelle :
Que des enfants meurent ici ou là,
Que la vie éjecte les plus faibles et les plus démunis,
Que la misère couvre de son aile l’immense majorité d’entre nous,
Nous sommes là, répondant à l’appel.
Nous sommes là, mais ne répondons qu’à l’appel du gain et du commerce.
Le reste nous passe sous les yeux,
Puis nous passons à autre chose.
*
On a les devoirs qu’on peut.
Il est possible que vous ayez raison :
L’indifférence est une élégante cuirasse,
Elle s’ajuste fort bien à vos fortes individualités.
*
Mais il se peut aussi que vous ayez tort,
Et qu’un jour le mauvais sort,
Celui qui en a déjà tant jeté dans la marge d’un monde barbare,
Tombe sur vous.
Comme vous n’aurez pas pleuré avant,
Il vous restera toutes vos larmes,
Mais sans doute plus une main pour vous secourir,
Car les plus démunis seront déjà tous morts et enterrés,
Sous la terre de vos indifférences.
*
Vaquez donc à vos petites affaires.
Faites bien les comptes de vos dividendes.
Il est parfois des lendemains qui déchantent.
*
La vie mérite autre chose.
Elle ne se décline pas aux bourses rebondies.
Elle se tisse dans un élan d’amour et de fraternité.
Tout le contraire de vos folles invitations.
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Manosque, 9 juin 2010
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