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En direct de Washington (5) : la taxe de trop

Publié le 26 juillet 2010 par Lecriducontribuable

Laure Robin, lauréate de la Bourse Tocqueville 2010, donnera tout au long de son séjour ses impressions sur Washington sur le Cri.fr.

Elle est la taxe la plus contestée par les associations de contribuables américaines. Mise en sommeil par des plans successifs en 1916 et 2001, la death tax reprendra à nouveau du service dès janvier 2011 et coûterait à certains contribuables près de 55% de leur capital au moment du décès. Le 19 juillet, le sénateur républicain de Caroline du Sud John DeMint s’est élevé contre la nouvelle résolution prise par l’administration Obama. A l’origine de la fronde sur la plaine du Capitole, il a annoncé qu’il obligerait la tenue d’un vote au Sénat sur son amendement, pour définitivement enterrer  la mesure. Car pour les conservateurs, accepter un tel prélèvement de l’Etat sur les décès, c’est mourir deux fois.

DeMint mise sur les élections de novembre prochain et surtout sur le renouvellement de la chambre à majorité démocrate, pour faire adopter son amendement. Avec la death tax, le décor de sa campagne électorale est donc planté. En patriote, il sonne la charge sur une mesure injuste qui, selon lui, pénaliserait la moitié des fermes du pays, les petites entreprises et les propriétés immobilières détenues par le contribuable. Car une telle saignée dans les matelas du propriétaire américain freinerait durablement l’emploi en milieu rural, ainsi que celui des petits patrons. Aux Etats-Unis, l’entrepreneur est en phase avec les effets de la mondialisation, mais dirige toutefois sa PME comme sa famille, et inversement. De fait, si les républicains gagnent le Sénat et parviennent à bloquer la mesure, c’est 1,5 million d’emplois qui pourront être créés pour le sénateur de Caroline du Sud. Le lobbying des libéraux ne s’arrête pas là. Pour Stephen Entin, président du Research on the Economics of Taxation, la death tax pourrait détruire 500 000 emplois.

L’entrepreneuriat familial menacé

« La death tax tue l’emploi, saigne les PME, détruit les fermes familiales. Le plan Obama qui la fait passer de 0 à 55% l’année prochaine est excessif », dénonce Jim de DeMint. « Elle est injuste, immorale car elle pénalise doublement des gens qui ont payés des taxes toute leur vie », ajoute t-il, déterminé. Pour le sénateur, l’administration Obama déshérite purement et simplement toute une génération. Et de raconter en bon citoyen de l’Amérique profonde : « J’ai rencontré les gens dans les fermes. La death tax va mettre fin au rêve américain qui, depuis toujours, anime et soutient les fermes de notre nation ». Dans le temps on était prêt à mourir pour la découverte de l’Ouest, pas pour l’Etat.

Un coup de poignard de trop. C’est ainsi que l’électorat conservateur estime la récente décision du gouvernement en matière de taxation. Car PME et propriétaires subissent déjà une augmentation de leurs impôts sur le revenu, l’investissement, et sur la santé avec la récente adoption de l’Obamacare. Entre la taxe sur les banques pour une nouvelle régulation financière, et celle sur l’énergie, encore discutée dans les couloirs de la Maison Blanche, les locataires républicains du Capitole l’affirment, le contribuable américain n’est pas loin du coma.

Laure Robin


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