Comme je l’ai déjà dit, je fonctionne souvent par période lorsque je lis. Après celles policières et asiatiques, voilà que je commence à me tourner vers le genre biographique. Bien que je n’aie pas encore achevé Albert Camus, une vie d’Olivier TODD, je me suis lancé dans l’ouvrage que Romuald FONKOUA consacre à celle du poëte et homme politique antillais, dans le cadre de l’opération Masse critique.
(oui, je fais encore de la pub gratuite et je continuerai encore longtemps car l’initiative est intéressante : un livre offert en échange d’une critique publiée dans le mois. Et on n’est pas contraint de louer servilement l’ouvrage (cf. Viens là que je te tue ma belle ou encore L’Icône), contrairement aux publicités déguisées que l’on voit fleurir chez les blogueurs influents… mais on s’écarte du sujet)
Et ce avec d’autant plus d’enthousiasme que d’une part, celui-ci me faisait déjà les yeux doux à la librairie depuis quelques temps, et d’autre part – surtout – je me rendais compte que je ne savais rien ou si peu d’un des principaux chantres de la négritude. L’occasion était donc trop belle de combler au plus vite cette lacune !
Mais je suis resté sur ma faim… En effet, alors que je m’attendais à une biographie exhaustive – la faute à celle de Camus sûrement – on a un texte qui se concentre ici sur les années 1930 – 1960/1970. Comme si après il n’y avait plus rien d’intéressant à raconter (sans compter que sa jeunesse est très – pour ne pas dire trop… – rapidement évoquée…). D’un point de vue littéraire cela peut se concevoir puisqu’après Moi, laminaire en 1982 il n’a pratiquement plus rien publi[1]. Mais d’un point de vue politique, j’ai un peu plus de mal à l’imaginer. Et même d’un point de vue personnel… A moins peut-être que sa mort encore trop récente (en 2008) empêche les langues de se délier… Il aurait été bon de préciser en sous-titre quelque chose du genre : anticolonialisme et négritude, poésie et théâtre…
Du point de vue de la forme, le cahier central aurait pu être accompagné d’un peu plus d’illustrations (comme celle de PICASSO pour le poëme Corps perdu, par exemple). Mais cela relève du détail… Le plus ennuyeux reste le style un peu trop didactique de l’auteur, qui ne rend pas suffisamment vivante la vie du poëte. On a la désagréable impression de lire un texte un peu trop scolaire… et probablement un peu trop partisane. Je ne sais pas s’il est possible d’écrire une biographie entièrement objective, mais le prologue déjà laisse craindre une oeuvre sinon hagiographique, du moins – trop ? – pleine de révérence. Un peu plus d’esprit critique aurait sûrement été bienvenue. Toutefois, cela semble être une introduction suffisante pour qui veut survoler la vie d’Aimé CESAIRE.
Notes
[1] selon wikipedia
Aimé Césaire (1913-2008) Romuald Fonkoua Critiques et infos sur Babelio.com