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Chef, oui chef !

Publié le 29 juillet 2010 par Ruminances

Posté par lediazec le 29 juillet 2010

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Qu'il ne vienne à l'esprit de quelqu'un l'idée de dénoncer le cynisme politique ambiant, il lui en coûterait. L'époque touche du doigt l'obscène ? Vue de l'esprit ! Si elle va mal, elle ne pourra pas aller mieux dans le futur. Au contraire. Mais chut ! Même si le mécontentement est général, que l'image du président se dégrade à chacune de ses initiatives, il reste encore des poches de résistances coriaces. Rien n'est encore gagné.

Pas question donc de suggérer des idées telles celles d'un monde meilleur, avec moins de profits, plus de justice et une répartition plus équitable des richesses, vous seriez immédiatement considéré comme un illuminé ou - la chose est désormais courante dans certains milieux  -  comme un nostalgique du stalinisme. Même si vos combats vous ont conduit à vomir toute forme de totalitarisme, à y payer le prix, vous étiez, vous êtes et vous demeurerez un stalinien primaire, pour ne pas dire primate.

Comment retrouver un peu de sérénité  dans le contexte actuel ? Comment ne pas s'interroger dans le sens de la justice élémentaire sans éprouver un sentiment de colère devant tant d'indécence ? Re-chut !

Soyons un peu cyniques à notre tour. Mais pas trop, nous n'avons pas besoin de cynisme, tout juste d'une touche d'ironie pour éviter le naufrage  moral qui vous submerge.

Prenez ce pauvre ministre du travail, monsieur Woerth, qu'on empêche de travailler sereinement au dossier sur les retraites dont il a la lourde charge. De toute évidence, il est l'objet d'une cabale. Une victime des droits acquis, en somme. Depuis des semaines il dit se battre pour être entendu dans le cadre de l'affaire qui le lie à madame Bettencourt. Une histoire on ne peut plus banale d'enveloppes craft à l'intérieur desquelles on dit qu'il y avait de l'argent - beaucoup d'argent - pour le financement de campagnes électorales… Pure calomnie ! Voilà un homme qu'on traine dans la boue, pour avoir pratiqué la solidarité de caste.  Quoi de plus naturel que de vouloir aider son prochain, son semblable ?…

Voilà un homme qui ne demande qu'à être entendu, pour que les choses soient claires, une fois pour toutes, à qui on refuse ce droit en laissant trainer la procédure, laissant ainsi la porte ouverte à la  spéculation. Un comble ! Un déni de démocratie ! De jour en jour, son audience est reportée. Normal qu'il frise la crise de nerf.

La démocratie, mes chers amis, vit des heures sombres. Tout se dérègle. Rien ne tourne plus rond. Et madame Bettencourt  dans tout ça ? Pauvre Liliane ! Quelle vie ! Courage, ma brave ! Tout ça n'est que jalousie et affaire de famille. Cela ne devrait regarder personne, hormis le cercle familial. Ben, non ! Tout le monde s'en mêle ! Comme si les gens n'avaient que ça à faire. Au lieu d'aller travailler, ils salissent ceux qui ont du bien, beaucoup de bien. Qui ont travaillé, travaillé, travaillé, à la lumière d'un candélabre, pour se hisser à ce niveau. Jalousie et médiocrité !  Plus moyen d'avoir la paix avec tous ces staliniens, qui, meute déchaînée, ne lâche pas l'os à ronger.

Comprenez : elle a tellement des sous, la pauvre Liliane, tellement d'affaires en mouvement, qu'elle ignore tout du montant réel de sa richesse et - mieux ! - ne sait pas la destination empruntée par  ses surplus. Elle ne peut pas tout faire, la pauvre femme. Entourée d'une légion de spécialistes, elle signe, approuve et oublie aussitôt pour qui ou pourquoi elle signe. Une torture que la richesse dans un pays comme la France !

Pendant ce temps, notre va-t-en-guerre hexagonal monte une opération militaire du côté de Tombouctou, à 150 bornes de la frontière avec la Mauritanie, pour libérer Michel Germaneau, otage français détenu par la branche d'Al Qaida au Maghreb. Résultat des opérations : les militaires français ont foncé sur une tente dans laquelle un otage « pouvait être détenu » (bravo pour le renseignement !), ont surpris dans le sommeil et estourbi quelques cramés du cigare, sans pour autant découvrir trace de Michel Germaneau. Quelques heures plus tard, nous apprenions la mort de cet homme généreux, victime collatérale d'une guerre qui n'était pas la sienne, sans que nous sachions avec exactitude s'il s'agit d'une exécution ou d'une mort liée à son état de santé. Pour le buzz de l'été, Sarko attendra des jours meilleurs.

Pendant qu'il y est, il pourrait tenter le coup avec les deux journalistes français, Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, retenus en otage en Afghanistan depuis 212 jours…

Pour évacuer le ridicule de sa politique, Sarko a des préfets à fouetter et il ne s'en prive pas. Ce qui au départ devait être une réunion pour faire la teuf dans les salons de l'Elysée, s'est très vite transformé en un remontage de bretelle en règle. Tous des fainéants, les préfets ! Au boulot et au pas ! On bosse plus ! 24/24, voilà le tarif si nous voulons une France propre, débarrassée de ses scories. La France est gangrenée par les Roms, on leur fait la guerre, en les désignant s'il le faut à la vindicte populaire. Pas question de laisser le terrain à des directeurs de cabinet, pas assez expérimentés, trop jeunes, trop branleurs ! Place au préfet militant, au vioc expérimenté, un catéchisme d'une main, une batte de base-ball de l'autre ! Tous au pas !

Pas facile pour les préfets, dans ces conditions, de passer une soirée tranquille en compagnie de leurs épouses.

Humiliés en public, le retour dans les provinces n'a pas dû être de tout repos pour ces braves fonctionnaires. Tout ça à cause de l'échec personnel du gnome.

On a les chefs qu'on mérite, disent les staliniens !


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