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Langue de bois et stratégie.

Publié le 29 juillet 2010 par Chapitre5.com

DEPRESSION:  Un môt sale, donc interdit. A la rigueur, parler de  récession, déjà terminée puisque voici 3 mois que ça ne se dégrade pas plus, foi de statisticien officiel.

CROISSANCE : môt signifiant désormais “activité économique”. ” Il ne faut pas casser la croissance”, phrase rituelle du discours politiquement correct ; même s’ il n’ y a pas de croisance.  Elle peut devenir  négative… mais  jamais une dépression puisque ce môt est tabou.

ENDETTEMENT PUBLIC : les jeunes générations paieront les dettes de leurs anciens. Il faut y croire.

LANGUE DE BOIS : expression russe des années 1960 pour qualifier le discours officiel sur les lendemains qui chantent… dans un présent glauque.  

Aucun signe de redressement  de la “croissance” (voir ci-dessus) . Ni aux USA : emploi, marché du logement, investissements des entreprises baissent moins vite qu’en 2009, au mieux demeurent plats. Malgré les injections massives de subventions . Ni en Europe . Rien à voir avec l’austérité promise des budgets publics. Une seule raison forte: partout le consommateur ne songe qu’à rembourser ses dettes. Et n’achète plus à crédit des objets inutiles . Il va dans le bon sens (voir notre post ” rien que des bonnes nouvelles”)  mais encore loin du but : une année de revenu en réserve, ce fut la norme depuis la dépression de 1930. Au rythme actuel , encore 5 ans d’efforts. Sauf en Chine mais …que valent les statistiques chinoises? et les bilans de leurs banques? Celles de l’ URSS des années 1960  devaient la conduire à dépasser les USA en 1990?  C’était un dogme dans l’ Université des années 60 en France, à répéter pieusement pour avoir son diplôme !

Quant aux dettes publiques, il n’y a que l’Asie et les pays arabes pour  renflouer les pays du monde atlantique. Ils sont gentils. Pourvu que ça dure.

Les marchés reprennent espoir,  disent les media. Les sociétés ont distribué de bons dividendes . Oui, mais en y consacrant environ 90% de leurs profits, contre 33% en moyenne auparavant et donc en gelant leurs investissements !  Aucune banque centrale de l’ OCDE ne remontera son taux avant au moins 1  an (dixit Mr. Bernake) et toutes continuent d’acheter des papiers douteux pour en libérer les bilans des grandes banques. Si ” la reprise est au coin de la rue” (déclaration du Président Hoover en 1930) … elles bougeraient. Au contraire, par les accords du 27 Juillet  à Bâle, elles  redonnent la liberté aux banques d’ utiliser leurs fonds propres dans des spéculations sur les marchés. L’ Allemagne semble n’être pas d’accord et n’ a pas signé, mais qu’importe si les autres peuvent continuer à jouer … aux risques de leurs clients et des contribuables. Les bénéfices quand il y en a, servent à regarnir leurs fonds propres,  prolongent les bonus pour leurs DG , et leur généreux lobbiyng /contributions  auprès des élus, Mr. Obama l’a souligné tristement en signant la loi sur la nouvelle règlementation financière (voir sa video sur tous les sites). La voilà déjà démantelée. Gare aux dommages collatéraux.

Pour nos placements, rien de nouveau. L’ expérience des cycles économiques (Kondratieff et Juglar) , l’analyse technique et les fondamentaux continuent à pointer vers une nouvelle jambe de baisse sur les marchés. Le CAC à 3000 est le prochain objectif. Depuis le début de 2010, nous avons raison: on était à 4000 à Paris. Les plus actifs ont surtout enrichi leurs brokers. Seuls des placements surs  à gros rendement sont profitables. Et permettent d’attendre en sécurité la capitulation finale qui offrira des occasions d’ achat qu’on ne trouve qu’une fois par génération… . Ce sera sur des PER à 10 sur le SPII, et non pas à 16 . Comme en 1981. Comme toujours.


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