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Alors, mon Prince, en visite ?

Publié le 29 juillet 2010 par Marius

sarkozy_roi-149x160.jpg Nicolas Sarkozy est Prince, plus exactement co-prince. Mais d’un pays si minuscule qu’il ne daigne pas y trimbaler sa Princesse. Ce n’est pas pour elle ; tout les produits des boutiques lui sont offerts sans déplacement aventureux en une vallée très éloignée du 16ème arrondissement. De Gucci à Prada, de Cartier à Rolex aucune enseigne présente ne peu retenir sa curiosité.

Alors donc le Prince est tout seul à représenter la France. Il aura fallu trois ans pour qu’il daigne porter un regard sur ce petit territoire. Les attirances étaient ailleurs… Washington, Pékin, Moscou, il y a des visites plus prestigieuses. Imaginez la photo à côté de ces bouseux, certes milliardaires, mais bouseux. Et puis être obligé de faire des courbettes devant un évêque d’opéra en retraite à Séo de Urgel, rien de bien excitant. Tout ceci sent la fin d’un cycle. Un essoufflement voire une fin de règne mal maîtrisé.  

Les Andorrans de leurs côtés sortent les drapeaux, les chemises Hugo BOSS, les costumes ERMENEGILDO ZEGNA. Pour conserver les apparences ils ont même consentis à tirer les rideaux du grand bazar le temps d'un discours.

Mais en réalité ils s’en tapent le coquillard du Prince consort. Ce qui les passionne c’est les flux entre le Luxembourg et la Vella, entre Genève et les Escaldes et les courbes des placements or réalisés par les principaux dépositaires des avoirs andorrans.

La réalité c’est surtout que l’Andorre n’a toujours pas de cadre social établi , qu’un coup de pied au cul suffit à clôturer un contrat de travail, qu’une revendication d'un salarié est aussi incongrue qu’un écologiste à vélo dans les avenues commerçantes. La réalité c'est aussi une police efficace, forte, formée à la tolérance zéro et spécialisée dans la reconduction aux frontières au moindre débordement de ses "immigrés" français, espagnol et portuguais. Et à cela s’ajoute le détachement de plus en plus réel d'une culture française jugée laxiste. L’intelligentsia locale (elle existe) et les hommes d'affaires se sont progressivement détournés de notre pays.

J’ai eu à mes côtés, sur les bancs de l’école de Cassoulet City de bons et sympathiques petits Andorrans aujourd’hui devenu Pharmaciens, conseillés financiers ou Avocats dans la vallée. Mais leurs enfants ont tous été formés dans des écoles privées privilégiant le Catalan et l’Anglais. Leurs études supérieures sont réalisées aux States et à Madrid plus rarement à Bordeaux ou Paris. Les plus aventureux apprennent le Russe pour pouvoir développer le tourisme des lupanars de luxe et autres frivolités alcoolisées.

L’on nous rebat les oreilles avec l’opacité de la Suisse. Mais savez-vous qu’aujourd’hui encore l’état Andorran ne connaît pas le chiffre d’affaires de ses entrepreneurs (pas facile pour taxer le business). Savez-vous qu’un lo

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gement à la « capitale » andorrane coûte le prix d’un logement parisien (7000€ du m2). Savez-vous que l’Andorre s ’est proposée de financer pour tout ou partie la création sur notre territoire frontalier d’une 4 voies d’accès, d’un aéroport. Savez vous que les bâtiments des douanes abritant nos gabelous est totalement financé par nos voisins (nous réglons difficilement les frais d’entretien et de chauffage) …et voici que la Dépêche titre sur les  difficultés conjoncturelles du pays.

Il aurait été plus pertinent pour ce canard mais aussi pour notre Prince d’évoquer les difficultés de tout les  soutiers qui vivent sur la crainte permanente des licenciements plutôt que de s’apitoyer sur l’économie locale et exulter devant les arrangements financiers d’une oligarchie de l’ombre qui, sur le fond, fuie et s’éloigne des contraintes économiques, sociales et de la culture de ses voisins Français.


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