Magazine Société

Quand des policiers cannibales mangent tout cru des gentils sans-papiers

Publié le 30 juillet 2010 par H16

Oh, juste avant le week-end, je tombe sur une petite polémique des familles ! Et c’est donc sur les sentiers de la croustillance et du rebondissement joyeux de sujets mal boutiqués que je m’aventure cette fois-ci. Comme il se doit, c’est à la presse qu’on doit ce nouvel exercice approximatif baveux de propagande citoyenne sur le thème éculé mais jamais épuisé de la République Sarkozienne Fachoïde.

Pour la Pignouferie de Presse du jour, il nous faut un sujet qui déclenche régulièrement les passions. Pour cela, il en faut un qui arrive à fédérer largement les associations subventionnées du Bisounoursland, les partis de Gôche qui protègent la veuve, l’orphelin, les syndicalistes casseurs et les députés absentéistes, et – last but not least – les médias nationaux sans qui l’ensemble du soufflé ne monte pas.

Pignouferies de Presse

Ce qui nous laisse tout de même une pléthore de trucs amusants à aborder, comme par exemple les chaînes de burger Halal (dont il semblerait qu’elles s’étendent, ce qui fera très certainement l’objet de la prochaine polémique).

Un autre thème, après les burgers sarrasins, c’est les résidents illégaux sans-papiers et les expulsions judiciaires violences policières habôminables.

Tout commence ici avec le squat, parfaitement illégal, d’une centaine de personnes à la Courneuve. Ceux-ci se sont fait, le 8 juillet, une première fois expulser (comme il est logique dans un pays qui, conformément aux Droits De L’Homme, respecte la propriété privée – article 17), et comme cela ne faisait guère parler d’eux – notamment à cause de cette méchante riche de Bettencourt et ce méchant trafiquant de Woerth – ils ont décidé de remettre le couvert le 21 juillet.

Ce jour-là, la police est à nouveau intervenue mais nos petits malins ont tout filmé. Et ils ont édité un peu la vidéo histoire d’enlever les sommations d’usages au mégaphone avant l’intervention policière, sommations multiples qui préviennent d’ailleurs que – force restant à la loi – il sera justement fait usage de la force contre les manifestants qui refusent de partir.

Ensuite, on obtient ceci :


Une expulsion à La Courneuve : des femmes se servent de leurs enfants comme boucliers

Et là, moyennant un petit buzz rapide sur internet, rapidement, les médias traditionnels s’emparent de l’ « affaire » : pas de doute, on est en face de vihaulensses phaulissières zorribles, et pas de doute, la République, qu’on croyait du Bisounoursland, se transforme chaque jour, sous les coups de boutoirs du führer Sarkozy et de son feldsmarschall Hortfeux, en Dictature Fasciste dignes des zeures les plus sombres de notre histoire.

Evidemment, de telles grosses ficelles ne passeraient pas sans le ripolinage efficace de journalistes habitués dans l’exercice. Chez Le Parisien, cela passe par exemple par des intertitres finement évocateurs (« Une mère et son bébé traînés par terre »), et une description de l’horreur :

Mais à deux minutes vingt, les images deviennent brutales : elles montrent une femme, son jeune enfant dans le dos en écharpe, extraite du groupe, tirée au sol par les pieds par un policier. Entre elle et le bitume, l’enfant est emporté et racle le sol.

Si l’on regarde la vidéo (en coupant le son, pour éviter les hurlements cinématographiques des femmes expulsées), on note (2:20) que la femme arrose copieusement de coups de pieds les CRS qui tentent de la cueillir, que c’est elle qui se jette en arrière avec son bébé, et que celui-ci, dans le dos de sa mère, est totalement caché jusqu’à l’intervention du policier. On note aussi que dès que l’enfant est vu, il est soulevé et mis un peu à l’écart de cette femme qui continue à ruer dans tous les sens.

On notera, dans cette vidéo, que l’expulsion semble concerner en premier lieu des femmes et des enfants. On s’étonnera d’apercevoir très fugacement les maris et compagnons de ces femmes, les pères de ces enfants, en retrait. On s’étonnera aussi de la réaction hystérique de ces mères devant des policiers alors que leurs enfants sont tout à proximité : un sitting « citoyen » et pas vraiment festif est le dernier endroit où j’emmènerais mes enfants surtout lorsqu’on sait qu’il va y avoir la police et qu’on sait aussi qu’il va y avoir une expulsion, qui a toutes les chances de tourner à l’épreuve de force. Et si l’on ne peut se séparer d’eux, on fera tout pour que toute violence leur soit épargnée, ou minimisée.

En fait, je rejoins ici la position qu’a prise dès hier l’Hérétique en présentant cette vidéo : non, il ne s’agit pas de violences policières. Oui, ils agissent ici, difficilement et dans un contexte humain très complexe, dans le cadre de la loi, et non, je ne trouve pas leur attitude scandaleuse : ils sont là pour faire appliquer la loi.

Or, si cette loi est inique (ce qui peut parfaitement faire l’objet d’un débat), ce n’est pas aux flics qu’on doit se plaindre. Les associations qui, actuellement, pleurnichent théâtralement sur cette vidéo devraient se faire fort de proposer des solutions concrètes pour résoudre les problèmes rencontrés – et j’insiste sur concrètes, hein. Les politiciens qui gémissent sur ces images ont tous, à un moment ou un autre, été dans la position de revoir les lois, de ne pas les voter ou de les faire abroger : ils s’en sont bien gardés.

Cependant, ce qui m’interpelle encore plus, ce sont les commentaires laissés au bas des articles de presse concernant cette affaire, articles dont l’indigence ou la fumisterie méritent le Label Pignouferies : de moins en moins de Français semblent dupes, et la proportion de personnes se posant essentiellement les mêmes questions que moi, ou que l’Hérétique, semble augmenter ou, à tout le moins, son expression dans les commentaires se faire plus fréquente : non, les policiers ne sont pas systématiquement les auteurs de violences indignes.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


H16 229672 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine