Magazine Politique
Avec la médiatisation considérable de ses violences urbaines, la Ville de Grenoble connaît une rupture brutale dans ses repères. Le discours ce jour de Nicolas Sarkozy n'a fait qu'amplifier cette "nouvelle image de marque" qui est à l'opposé de l'histoire de la capitale du dauphiné et probablement de ses intérêts de ville économique désireuse d'attirer de la main d'oeuvre qualifiée internationale.
Jusqu'à un passé récent, Grenoble se voulait "modèle d'innovations technologiques", une ville douce au coeur des montagnes où il ferait si "bon vivre". Cet ancrage datant du milieu des années 70 vient de voler en éclats. Il est difficile de prévoir les conséquences à terme mais une nouvelle donne est manifestement née.
Difficile d'imaginer que Grenoble puisse devenir le laboratoire de la reconquête de l'Etat de droit face à la ... grande criminalité.
Quel cadre international aurait envie de venir dans une ville exposée à un tel défi ?
Quelle entreprise internationale pourrait considérer cette donne comme un "atout" ?
C'est un été meutrier pour la Ville de Grenoble habituée à s'auto-proclamer exemplaire dans les sujets nobles mais jamais dans la lutte contre la délinquance.
Il est encore tôt pour juger des effets à terme mais c'est un changement d'ADN pour cette Ville moyenne qui a toujours rêvé du podium dans la foulée des JO de 1968 mais jamais du podium qui lui est désormais octroyé.
Les effets politiques et économiques de cette situation seront lourds. Pour une fois, la Ville de Grenoble se serait probablement bien passé d'une médiatisation qu'elle recherche si souvent ?