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Rêves de Pésétas et cauchemar d'Euro.

Publié le 31 juillet 2010 par Copeau @Contrepoints
Rêves de Pésétas et cauchemar d'Euro. La vérité, c'est que de se mettre au niveau de la politique monétaire Allemande a miné la compétitivité Espagnole et mis une pression sur l'économie, alors que les taux d'intérêts bas de la BCE ont servi à alimenter la bulle immobilière, dont nous voyons maintenant les effets. En même temps, une dévaluation pour régler ces problèmes n'est maintenant plus une option pour l'Espagne

Un récent sondage Eurobarometer a montré que la majorité des Espagnols, un solide 54%, croit que « sans l'Euro, avec la Péséta, nous aurions été capables de faire face à la crise économique ». De façon peut-être un peu surprenante, c'est supérieure à la moyenne de l'Eurozone, qui est de 45%. (Dans un sondage Open Europe de 2007, 51% des Espagnols avaient dit qu'ils préfèreraient la Péséta à l'Euro –ça fait donc un certain temps que leur monnaie leur manque).

Dans une interview au quotidien La Vanguardia, le chef de la représentation de la Commission Européenne à Barcelone, Manuel Camos, lance une explication plutôt habituelle de la part de l'UE sur pourquoi les gens ont des idées si étranges : l'ignorance, quoi d'autre ?

Camos nous dit : « ceci nous donne à penser que le public n'a pas compris les avantages de l'Euro, parce que les experts, en général, sont convaincus que grâce à l'Euro nous avons eu le développement économique que nous avons eu et que nous pouvons surmonter la crise. »

Il ajoute « les taux d'intérêts ainsi que l'inflation ont tous les deux baissé. Avant l'Euro, en Espagne, les taux d'intérêts étaient au dessus de 14% et maintenant en dépit de la crise, ils sont autour de 4%. »

Ah, Señor Camos, ces Espagnols désinformés qui ne comprennent pas que l'Euro n'a que des avantages. Comment peuvent-ils croire les mots du président de l'UE Herman Van Rompuy quand il admet désormais que l'Euro a servi de « pilule de somnifère » pour l'Eurozone ? Ou le Président de la Bundesbank Axel Weber quand il indique, suite à la crise, que « les avantages de l'union monétaire, en particulier des taux d'intérêts plus bas et l'élimination du risque de taux d'intérêts, n'ont pas toujours été utilisés avec sagesse et ont créé la tentation pour certains pays de vivre au dessus de leurs moyens. » (cf. la bulle immobilière Espagnole ?)

Ou le commissaire de l'UE pour la concurrence Joaquin Almunia, lui-même Espagnol, quand il note que des pays comme la Grèce, le Portugal et l'Espagne ont subi « une perte permanente de compétitivité depuis qu'ils sont membres de l'Union Economique et Monétaire » ?

La vérité, c'est que de se mettre au niveau de la politique monétaire Allemande a miné la compétitivité Espagnole et mis une pression sur l'économie, alors que les taux d'intérêts bas de la BCE ont servi à alimenter la bulle immobilière, dont nous voyons maintenant les effets. En même temps, une dévaluation pour régler ces problèmes n'est maintenant plus une option pour l'Espagne, ce qui va rendre l'ajustement beaucoup plus douloureux pour les gens normaux. Certainement, tout commentateur sérieux ou tout officiel doit prendre ça en compte avant d'accuser les gens de ne pas capter ?

En fait, ce ne sont pas les gens qui se sont trompés au sujet de l'Euro, comme M. Camos semble le suggérer, mais bien l'élite autoproclamée de l'UE (comme nous l'avons documenté ici).

Au moins, certain d'entre eux ont maintenant le courage de l'admettre.

Un article du blog de Open Europe.


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