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Chadli : «Je serai toujours disponible pour mon pays. Avec Saâdane ou un autre»

Publié le 29 juillet 2010 par Rouabas
Chadli : «Je serai toujours disponible pour mon pays. Avec Saâdane ou un autre»
C’est dans le salon de l’hôtel Novotel de Kaiserslautern qu’on a rencontré l’international algérien, Amri Chadli, pour cette longue interview, très intéressante. Le joueur y revient sur son choix pour ce club du KFC, ainsi que sur sa non-convocation en sélection, qui perdure.
Tout d’abord, on va commencer par parler de votre nouveau club. Vous avez signé cet été au FC Kaiserslautern, comment s’est effectuée votre intégration au sein de ce dernier ?
Oui, tout à fait. J’ai signé au profit de Kaiserslautern au mois de mai dernier. Mon intégration s’est très bien faite, tout se passe bien, on m’a bien accueilli ici et je ne manque de rien. Les anciens ne m’ont pas rejeté et m’ont aidé à bien m’intégrer dans le groupe.
Racontez-nous comment vous avez signé pour ce mythique club allemand ?
C’est mon agent qui m’a fait part de l’offre de ce club il y a quelques mois de cela. Puis à la fin de la saison, j’ai pu discuter avec le directeur sportif du FCK, ainsi que l’actuel entraîneur. Ces derniers ont su me convaincre et tous ensemble, on a pu trouver un terrain d’entente, qui m’a conduit à venir jouer ici. Le club a fini champion de D2 la saison dernière, et son retour parmi l’élite m’a poussé à venir.
Pour quelles raisons avez-vous choisi le Kaiserslautern, plutôt qu’un autre club ?
Comme je vous l’ai dit tout à l’heure, quand j’ai vu que l’entraîneur de ce club me voulait, je n’ai pas trop hésité. Le FCK, ne l’oublions pas, demeure aussi un très grand club, plus que Mayence, et chaque joueur voudrait y jouer. Ajouter à cela, en venant ici à Kaiserslautern, je me rapproche encore plus de chez moi. Tout cela a fait que j’avais préféré choisir ce club, parmi d’autres. Le challenge sportif est intéressant lui aussi et va me permettre à coup sûr de bien progresser.
Vous espérez donc rebondir dans ce club ?
Oui, je pense que si les blessures m’épargnent un peu cette année, je ferai, inch’Allah, une bonne saison. Comme vous le savez, après quatre saisons passées à Mayence, j’avais envie de découvrir de nouvelles sensations et donner un second souffle à ma carrière.
Découvrir un nouveau championnat ne vous a pas tenté ?
Franchement non. Je me plais bien en Allemagne, tout se passe bien pour moi ici. Donc, je ne vois pas de raisons qui me pousseraient à quitter la Bundesliga.
Quels sont les objectifs du KFC pour cet exercice 2010-11 ?
Le principal objectif du club sera de jouer pour le maintien. On n’a pas d’autre objectif.
Et votre ambition à vous ?
Moi, c’est de faire une bonne saison sans blessure, jouer le maximum de matchs en tant que titulaire et participer au maintien du club parmi l’élite. C’est à peu près ça pour cette saison.
On va parler à présent de l’EN. Après près de deux ans et demi loin de la sélection, vous avez été rappelé par Saâdane lors de ce fameux match amical face à la Serbie disputé au mois de mars dernier, que vous n’avez malheureusement pas joué, à cause d’une forte fièvre, dit-on. Confirmez-vous que c’est bel et bien à cause de cela que vous n’avez pas pris part à cette rencontre ?
Oui, je confirme. Il n’y a pas d’autre raison, j’étais malade et je ne pouvais pas prendre de risques inutiles. J’étais fiévreux et le médecin m’a fortement déconseillé de jouer. A la mi-temps du match, j’avais pris ma température, et celle-ci avoisinait les 39° ; impossible dans ce cas de faire mon entrée.
Néanmoins, après cette rencontre, vous n’avez plus été convoqué. Comment avez-vous vécu cela ?
Comme je l’ai dit souvent : «Koul otla fiha khir.» (Chaque retard est bénéfique). Je suis parti le 10 mai en Algérie, chez ma famille, j’ai passé les derniers jours avec mon père, Allah yerahmou. Je me suis ressourcé auprès de lui avant qu’il nous quitte et ça, c’est le plus important à mes yeux. Je reste positif.
Le fait de voir une participation à un Mondial filer tout juste sous votre nez, c’est frustrant quand même, non ?
Oui, c’est vrai, il y avait une possibilité pour moi de jouer une Coupe du monde, ça ne s’est pas fait, tant pis. Je n’ai pas à être frustré ou quoi que ce soit. C’est le mektoub, comme on dit.
Comment jugez-vous justement le parcours de l’EN durant cette compétition planétaire ?
Dans l’ensemble, je dirai qu’on a fait un bon parcours. Je reste persuadé néanmoins qu’avec plus d’expérience, on aurait engrangé plus de points et on aurait passé ce premier tour sans trop de soucis. Malheureusement, ça n’a pas été le cas.
Certains disent que l’EN a manqué d’un véritable meneur de jeu durant ce Mondial. Pensez-vous que si vous aviez été sélectionné, vous auriez pu apporter le plus escompté dans ce registre-là ?
Vous savez, c’est facile de parler quand on est à l’extérieur. Moi, comme je l’ai dit, je suis toujours disponible, si je peux rendre service, je le ferai volontiers, pour peu qu’on me fasse confiance. C’est tout. Il y a un sélectionneur en place, et si ce dernier juge que je ne peux pas aider l’équipe, ou qu’il n’y a pas de place pour moi en sélection, et bien je respecterai ses choix. C’est lui qui décide, pas moi.
Les Algériens s’étonnent un peu. Ils se disent qu’entre Saâdane et Chadli, il existe certainement un problème, qui fait que vous ne soyez pas régulièrement appelé en sélection. Qu’en est-il au juste de tout cela ?
Moi de mon côté, je n’ai aucun problème avec lui. Maintenant de son côté, Allah Aâlem, je ne sais pas. Ce que je sais, c’est que je ne suis pas un mec à problèmes, ni quelqu’un qui fait de la politique. Quand je viens en sélection, ce n’est que pour faire mon boulot et repartir, c’est tout.
Le coach vous a-t-il appelé au téléphone pour qu’il vous explique ses choix ?
Non. Depuis le match de la Serbie, on ne s’est plus parlé lui et moi.
Sincèrement, est-ce que vous comprenez cette décision du sélectionneur ?
Je comprends ? Oui et non. Moi, j’essaye d’accepter, c’est tout. L’essentiel est que je sois toujours disponible pour mon pays.
Pourtant, pour ce match face au Gabon, on attendait à ce que votre nom soit parmi la liste des convoqués, il n’en fut rien…
Vous savez, moi, je prends les choses comme elles viennent. Je reste tranquille, sans trop me préoccuper de cela. Tant que j’ai ma santé, c’est ça le plus essentiel. La sélection, c’est un plus. Je serai toujours là en tout cas, pour défendre les couleurs de mon pays.
Saâdane vient d’être reconduit pour deux autres années à la tête de la sélection. Qu’avez-vous à dire ?
Avant toute chose, mes félicitations au coach. Que ce soit lui ou un autre, moi, je viens défendre les couleurs de mon pays, rien d’autre. Son maintien garantira la continuité et j’espère que l’EN atteindra ses objectifs et se qualifiera pour la prochaine CAN.
Le fait de savoir que le public algérien souhaite votre retour en sélection, ça vous fait quoi ?
Evidemment que cela me touche. Je remercie justement tous les supporters de l’EN et ceux qui me soutiennent. C’est un honneur et ça me fait toujours plaisir de voir que les Algériens m’apprécient bien.
Comment expliquez-vous ce manque d’efficacité qui touche la ligne offensive des Verts depuis plusieurs matchs maintenant. Le problème se situe selon-vous au niveau des attaquants, ou bien dans le dispositif tactique du coach ?
Ce n’est pas à moi de répondre à cette question. Je ne suis pas un analyste ou bien un technicien pour donner un avis. Je ne vais pas m’interférer dans les choix tactiques du sélectionneur. Ce n’est pas de mes prérogatives.
Serez-vous présent au stade pour la rencontre face au Gabon ?
Non, je ne pourrai pas. Je serai en préparation et il y a le championnat qui débutera dans pas longtemps. Donc, ce ne sera pas possible cette fois-ci.
Quel commentaire faites-vous sur la signature de votre grand ami Belhadj au Qatar, lui que tout le monde annonçait dans les plus grands clubs d’Europe ?
Nadir, c’est plus qu’un ami, c’est un frère. Moi, j’accepte son choix, même si je sais que c’était très difficile pour lui. Il ne faut pas tout croire ce qu’il y a sur les journaux, qu’un tel club est intéressé par un joueur ou je ne sais quoi. L’intérêt, il y est, mais le concret, rien. C’est comme si tu vendais une belle voiture ; tout le monde te dit :
«Waouh, elle est vraiment magnifique». Mais au final, personne ne l’achète.
Ce qui est positif, c’est que c’est du premier choix, car au Qatar, on ne prend pas n’importe quel joueur, et cela prouve l’immense talent que recèle Belhadj.
Et pour ce qui est du négatif ?
Il est clair qu’on aurait aimé voir Nadir jouer dans un grand club européen, mais voilà, il a fait son choix, et inch’Allah, il trouvera son chemin. L’essentiel est qu’il garde son niveau.
Belhadj explique son choix en disant que le fait qu’il soit algérien l’a sans doute un peu bloqué. Partagez-vous son opinion ?
Je ne sais pas trop, mais c’est vrai, que si t’es un Brésilien, par exemple, c’est plus facile de trouver un grand club à ton goût.
Revenons à votre club à présent. Racontez-nous comment a été l’accueil des fans à votre arrivée ?
Très bien hamdoullah. Je viens de Mayence, qui est le club ennemi. Les gens me connaissent ici, et m’ont souhaité la bienvenue. Maintenant, ça sera à moi de faire mes preuves sur le terrain et prouver que j’ai ma place dans ce club.
La rencontre tant attendue entre les deux clubs est programmée pour la 3e journée. Comment allez-vous aborder ce match ?
Ce sera un match spécial pour moi, c’est clair. Néanmoins, on ira là-bas pour ramener les trois points, c’est tout. Ce sera un peu bizarre, mais je m’y ferai.
Deux joueurs algériens ont évolué par le passé à Kaiserslautern. Il s’agit de Daham et Bouzid. Deux de vos anciens équipiers en sélection. Vous les avez appelés avant de signer ?
Non, pas avant. Vous savez, je connais bien la région et l’environnement qui entoure cette ville. J’avais rendu visite par le passé à Daham et Bouzid, quand ils jouaient ici et j’avais bien apprécié. Quand je suis descendu au bled dernièrement, j’ai croisé Noureddine, qui m’a félicité pour mon choix. J’ai eu au téléphone Ismaïl qui, lui aussi, a tenu à me féliciter. En tout cas, ces deux joueurs ont laissé une bonne impression ici.
Vous allez porter le numéro 10, une pression supplémentaire sur vos épaules ?
Quand je porte le maillot, je ne regarde pas le numéro qui est derrière. Je me focalise essentiellement sur mon travail sur le terrain, pas sur autre chose. Je ne me mets pas de pression particulière. Je suis venu ici, on m’a donné le 10, qui était libre, et j’ai accepté sans souci.
Au cours d’un entretien qu’il nous a accordé, votre entraîneur dit que vous êtes un joueur rapide, qui peut beaucoup apporter à l’équipe. Un commentaire ?
Vous savez, si j’ai rejoint ce club, c’est que je sais que je peux lui apporter mon aide. Personne ne m’a forcé de quitter Mayence. Je pouvais rester là-bas, mais j’ai voulu tenter une nouvelle expérience et connaître de nouvelles sensations. Je n’ai pas signé ici par défaut, en tout cas.
Vous n’avez pas tardé à vous illustrer en tout cas. La preuve, votre belle prestation fournie face au grand Liverpool samedi dernier…
Hamdoullah. Je pense avoir fait un bon match, j’ai donné le meilleur de moi-même et j’espère que ce n’est qu’un début. A ma sortie vers la 70’, le public m’a longuement applaudi et cela m’a fait vraiment plaisir.
On vous laisse conclure…
J’embrasse toute ma famille. Je passe aussi le bonjour à tous les supporters de l’EN, à tous ceux qui me soutiennent et à tous les gens d’Oran et de Meghnia en particulier.


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