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Français par hasard

Publié le 01 août 2010 par Malesherbes

Si le président de tous les Français connaissait le sens des mots dignité et déchéance, il n’eut pas osé s’exprimer ainsi : « la nationalité doit pouvoir être retirée à toute personne d’origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte à la vie d’un fonctionnaire de police, d’un militaire de la gendarmerie ou de toute autre personne dépositaire de l’autorité publique ».

Cette phrase lumineuse suscite quelques questions : qu’est-ce qu’être d’origine étrangère ? avoir un père apatride né en Hongrie, naturalisé français en 1974 seulement, ou bien être né en France d’une mère française, dont le père avait quitté Salonique ? Dans l’immédiat, je n’interrogerai pas sur ce qui caractérise « porté atteinte à la vie » mais considérerai seulement cette notion nouvelle d’origine.

Toujours aussi bien inspiré, notre Guide (version allemande, Führer, version italienne, Duce) poursuit : «Notre système d'intégration a marché, il ne marche plus. Il est quand même invraisemblable que des jeunes gens de la troisième et la quatrième génération se sentent moins Français que leurs parents ou grands-parents ». Là, à nouveau, je suis perplexe. Qu’est-ce que la première génération ? Le premier d’une lignée à avoir obtenu la nationalité française ne saurait constituer la première génération, puisqu’il a été engendré par un étranger. En toute logique, la première génération est celle issue de l’immigré naturalisé français. Si mon analyse est exacte, elle ferait de notre président si nationaliste un Français de deuxième génération. Son propos viserait-il son fils Jean, ce brillant étudiant, qui, déçu de n’avoir pu récupérer la présidence de l’EPAD, se sentirait moins français que son président de père ?

Puisque j’ose regarder la généalogie de Nicolas, j’accepte le même examen. Mon grand-père paternel est né allemand puis, sans avoir quitté son village natal, s’est retrouvé français, avant de mourir pour la France. De quelle génération suis-je ? Issu de mes aïeux alsaciens, de mon grand-père né allemand, de mon père réintégré français ? Naturellement, je suis fier d’être français, quoique, depuis trois ans, plus d’une fois il m’est arrivé d’en avoir honte. Ceci dit, comme une large majorité de mes compatriotes, je suis français par hasard. Les autres le sont par choix.

Qui osera enfin apprendre à cet homme mesquin, qui fait chaque jour la preuve de son incapacité à gouverner un grand pays comme le nôtre, qu’il est indigne de la fonction qu’il occupe, que nul ne saurait établir de distinction entre les Français, que ceux qui, dans les années sombres évoquées par sa clique de laquais, ont perpétré ce forfait, ont été punis et, puisqu’il évoque la déchéance, lui conseiller d’y songer, tous les jours, « pas qu’en [se] rasant ».


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