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Petit exercice de sociologie

Publié le 19 décembre 2007 par Didier T.
Il m'arrive assez régulièrement de vous parler de chiffres. Ce n'est pas un tic, c'est un pas un toc que dis-je, une sale manie, cela m'aide simplement à comprendre un peu comment fonctionnent mes colégionnaires virtuels. Hier matin, je vous ai parlé de Laure Manaudou. Du moins du buzz qui se produit actuellement autour d'elle, et je vous ai donné mon avis sur l'attitude de 20minutes.fr.
Un petit post, parmi des milliers d'autres.
J'ai installé un compteur de visites sur ce blog, qui me permet de suivre d'un coup d'oeil le nombre de visiteurs qui atterrissent ici, souvent par hasard, au gré de mots-clé tapés dans Google. Hier, bizarrement, j'ai vu monter les chiffres de ce compteur en flèche, sans trop comprendre sur le moment ce qui était en train de se passer. Au final, sur une journée, le nombre de visiteurs à été multiplié par un peu plus de trois, comparé au ronronnement habituel de ce blog sans prétention.
Ce matin, comme tous les matins, j'ai donc regardé les statistiques du blog, qui indiquent entre autres et surtout, comment les visiteurs sont arrivés sur le blog. On appelle ça des "origines de visites". 77 % ont atterri ici en tapant effectivement un ou plusieurs mots clés dans un moteur de recherche.
Sans surprise finalement, il s'avère que la combinaison Manaudou/nue/athlète/photo/haut niveau/nue... et toutes les variations possibles autour de ces mots ont été à l'origine de cet afflux soudain de visiteurs.
Cela m'amène à faire deux réflexions :
La première est technique. J'ai posté le message sur Laure Manaudou à six heures du matin hier et celui-ci a été immédiatement pris en compte par les moteurs de recherche. On croit souvent qu'il faut du temps pour qu'un site, un blog, soient référencés, apparemment non, il y a un effet d'immédiateté qui finalement fait un peu peur. Je me dis qu'il est assez facile d'augmenter artificiellement le nombre des visiteurs d'un site, il suffit quelque part de traiter l'info du moment, d'y mettre quelques mots et hop, voilà qu'il est tout à fait possible de sortir de l'anonymat et de la masse des blogs. Cela dit, même en triplant la donne, tout cela reste bien dans la fourchette très basse des sites qui font joujou sur le net. J'ai loupé le coche, j'aurais dû rajouter des mots comme Cécilia, Carla Bruni, Sarkomachin, Eurodisney, et mariage et là, "on aurait pété les scores" comme dirait l'autre. Toujours est-il qu'en reparlant de tout ça, j'augmente encore la possibilité de faire venir du monde. Qui s'en ira très vite, je n'ai pas l'intention de montrer les fesses de qui que ce soit ici, à part les miennes, si un jour l'envie m'en prend, ce qui n'a, je vous l'accorde, absolument aucun intérêt.
La deuxième concerne le comportement même des internautes. Cette ruée sur un sensationnel malsain, sur cette recherche (et j'en ai fait partie, comme je vous le disais hier, je "remercie " 20minutes.fr d'avoir éveillé ma curiosité) de photos qui n'ont d'autre intérêt que celui de ne pas en avoir, ce voyeurisme qui donne à la chatte d'une athlète connue plus de valeur qu'à celle d'une inconnue (j'en connais des très jolies pourtant, j'ai les photos - nan, j'déconne), cette obsession du sensationnel, cette branlette numérique générale, tout cela me donne l'impression que le clic de souris a remplacé les pierres qu'on jetait sur la femme infidèle. Lapidation numérique. La "net reality" a de beaux jours devant elle.
Je vous plains mademoiselle, et je suis désolé pour ce qui vous arrive.
ps. Rien ne prouve qu'il ne s'agit pas de photos truquées, au fait...
Publié par les diablotins

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