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Tirupathi: la fabrique à rêve

Publié le 03 août 2010 par Guignolmouth

Ce weekend était une bonne occasion de quitter Bangalore et de trouver un peu de calme…enfin…

C’était également l’occasion de comprendre ce qui pousse des dizaines de milliers de pèlerins Hindous à se rendre chaque jour sur la montagne qui entoure la ville de Tirupathi dans l’Andra Pradesh (capitale Hyderabad).

C’est donc très tôt le dimanche matin et après quelques heures de trajet, cinq pour être précis (poses pipi comprises) que nous sommes arrivés à Tirupathi. Première étape se poser dans un hôtel  et continuer voire commencer la nuit pour les insomniaques du groupe.

Un peu avant midi et après un délicieux thali nous prenons la direction de la montagne sacré, le cadre est splendide.

Tirupathi: la fabrique à rêve

Montagne sacré de Tirumala

Au pied de celle-ci un péage ou nous subissons une légère fouille, l’endroit était tout de même équipé de scanner à la mode aéroport et comme on en trouve régulièrement ici.

« Policier »: America? (rouler le « R »)

JG: No France. (pas de réactions). Europe. (Toujours pas, mais rien d’autre en magasin)

Le ton était donné sur l’importance de ce lieu de culte Hindou. Effectivement on ne rigole pas avec Venkateshwara, un avatar de Vishnu. Ce puissant seigneur est censé réaliser les souhaits émis devant sa statue à Tirumala et on comprends alors pourquoi quelques 40 000 pèlerins par jour (plus de 100 000 certaines fois) effectuent un passage devant le divinité (darshan) dans l’espoir de voir leurs rêves devenir réalité. Ayant discuté avec quelques Indiens avant de venir, tous m’ont assuré que quelque chose avait changé dans leur vie après leur darshan. Nous verrons bien.

Quoi qu’il en soit durant les 4h d’attente (en file rapide à 300 INR) la ferveur et l’excitation des pèlerins était clairement visible. Certains d’entre-eux revenaient « cap rapat » en signe de remerciement d’un vœu exaucé ou en signe de renoncement. Plusieurs centaines de coiffeurs proposent leur service et on attribue aisément à ce lieu l’un des plus grand centre de collecte de cheveux humains. Vous en avez surement entendu parler. Mais oui  Beyoncé dans son nouveau clip a des rajouts « made in Tirupathi »! Tu savais pas? Pfff…tu connais vraiment rien toi alors.

Tirupathi: la fabrique à rêve

Coiffeur à Tirumala - tirupativenkateswarabalaji.blogspot.com

Enfin arrivée dans ce temple vieux de 2000 ans, les odeurs d’encens vous enivrent.  Devant la divinité vous avez moins d’une minute pour vous mettre à rêver. Il s’agit d’un couloir où de chaque côté se tient une rangée de « bouncer » qui vous font avancer au pas. La ferveur est a son paroxysme. La marée humaine de fidèle salue avec dévotion Lord Venkateshwara qui se découvre glorieusement assis sur son trône au fond d’un couloir sombre duquel jailli de la lumière.

Tirupathi: la fabrique à rêve

Lord Venkateshwara

Le lieu est puissant et certains dévots ont enduré de longs voyages pour ce court instant de salut. Autour du temple les plus courageux s’allongent sur le sol et roulent sur des dizaines de mètres en signe de dévouement. Pour ne rien oublier, il convient de préciser que les offrandes ne sont pas uniquement capillaires. Derrière de grandes vitrines à l’extérieur du sanctuaire, des dizaines d’employés comptent des montagnes de billets nous faisant une fois de plus réaliser l’importance de cette fabrique à rêves. Car à chaque étape importante de sa vie, le courageux pèlerin retourne à Tirupathi afin d’en assurer le succès. Selon les dires les offrandes servent des œuvres de bienfaisance et à l’entretien du site. C’est plutôt sain.

Tirupathi: la fabrique à rêve

Temple de Tirumala - outlookindia.com

Même si sur le coup l’œil est plutôt agacé par l’incivilité grandissante de la horde de pèlerins excitée. Je réalise maintenant un peu plus la détresse de certains venus chercher un peu de salut dans leur vie pas toujours facile.

Voyant l’Hindouisme comme la recherche d’une paix intérieure et de connaissance de soi, la réalité, bien que beaucoup plus complexe que mes raccourcis, me laisse croire que l’Indien en souffrance détourne l’hindouisme dans une recherche de résultat immédiat à un rite effectué sans la moindre réflexion. Cela reste humain..

L »expérience a eu le mérite d’être vécue, et devra être approfondie  afin de comprendre un peu plus chaque jour ce que veut dire être Indien.

Venga venga!

Jean-Guillaume


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