La technique du bac planté

 
Après avoir découvert l'historique de l'aquascaping, plongez-vous maintenant dans la technique en lisant les conseils avisés d'un expert sur ce sujet!

Pas d'aquarium planté (et donc pas d'aquascaping) sans plantes.
Cette vérité de La Palice illustre un point que les débutants en aquascaping ont parfois tendance à oublier : avant de se lancer dans la création d'un paysage aquatique, il convient d'apprendre à dompter le matériau de base et être capable de faire pousser correctement toute sorte de plantes.

Rotala macranda verte et rouge, deux plantes particulièrement gourmandes en lumière.
www.aquascape.fr

Les plantes aquatiques ont, selon leur espèce, des besoins assez divers, on considère donc que le préalable à la création d'un beau bac planté est d'être capable de fournir aux plantes les plus exigeantes les conditions nécessaires à une croissance optimale (sauf dans le cas de ce qu'on appelle les bacs « low-tech » que nous évoquerons par la suite). Ces besoins sont sommairement de trois ordres : de la lumière, du CO2 et de nombreux micro et macro-nutriments.

Le premier élément auquel l'apprenti aquascaper doit s'intéresser est l'éclairage, car beaucoup de belles plantes nécessitent une lumière intense pour s'épanouir pleinement. Il conviendra de prévoir, pour faire face à leurs besoins , une puissance d'éclairage de l'ordre de 0,6w à 0,8w par litre d'eau (0,8w à 1w/l si on calcule à partir du volume brut). Les aquariums du commerce étant presque systématiquement sous-équipé de ce point de vue, diverses techniques sont utilisées pour les améliorer : rajouter des tubes dans la galerie quand cela est possible ou bien encore choisir un aquarium ouvert, ce qui permet un très large choix d'éclairage, tant en ce qui concerne la puissance que le type de source lumineuse (rampes de tubes fluorescents, spots HQI ou rampes combinant tubes et HQI).

  

Exemple de modification d'une galerie existante : rajout de 4 tubes T5 54w sur un aquarium RIO 400 équipé d'origine de 2x36w.

Pour assurer leur photosynthèse, les végétaux ont également besoin de carbone. Tout aquarium en contient naturellement une petite quantité, mais dans le cas d'un bac très planté, compte tenu de la biomasse présente dans le bac et de la rapidité de croissance des plantes, un apport de carbone sous forme de CO2 s'avère très utile, sinon indispensable. Il existe dans le commerce de multiples équipements permettant l'injection de CO2 supplémentaire dans l'eau, avec différents moyens de diffusion (flipper, microperler, réacteur externe, etc...).

 
Diffusion de CO2 par microperler. www.aquascape-boutique.fr

Les plantes ont enfin besoin pour se développer d'une longue liste de nutriments.
Les plantes réellement aquatiques les puiseront dans l'eau, par l'intermédiaire de leur feuillage et auront alors besoin d'une fertilisation liquide adaptée, tandis que les plantes palustres (plantes pouvant vivre en partie émergées, et qui représentent la grande majorité des plantes vendues dans le commerce aquariophile) se nourriront principalement par leur système racinaire, et nécessiteront quant à elles un substrat nutritif.

Le point capital dans la gestion d'un aquarium planté est l'équilibre entre les différents éléments apportés à la plantation (lumière, CO2 et fertilisation). En effet, si par exemple vous apportez un éclairage intense à vos plantes mais ne leur fournissez pas assez de carbone pour assurer une photosynthèse proportionnelle à cet éclairage, les plantes ne pousseront que peu et laisseront les algues (moins exigeantes) profiter des nutriments présents dans l'eau.

Attardons nous enfin un instant sur ce qu'on appelle les aquariums « low tech ». Dans ce  cas, l'aquariophile  prend le parti pris, non plus de fournir aux plantes les conditions idéales mais plutôt de se contenter des conditions minimales (ou de celles dont il dispose) et choisit la plantation en fonction de ces conditions. Il est en effet possible de réaliser de superbes aquascapes dans ces conditions, avec un choix de plantes limité (notamment mousses, Anubias, Bolbitis, Microsorums, etc...) et souvent en mettant l'accent sur le hardscape (bois et roches).