Magazine Humeur

L’Europe du libéralisme me gave grave

Publié le 19 décembre 2007 par Nicolas J
Quatre épisodes me poussent à la même dose de mauvaise humeur pendant ma pause déjeuner : les orientations politiques actuelles sont mauvaises, y compris celles de quelques cadres du PS. 10 milliards de contrats ne valent pas l’entrée de Kadhafi à l’Assemblée Nationale. Il faut tourner le dos à cette nouvelle espèce de libéralisme qui nous fait tout perdre. La construction Européenne en est un bon exemple… que je vais utiliser.
Les quatre épisodes : Eric me colle dans le Twitter un lien vers ce billet qui prône un changement de politique et démontre que la droite de Nicolas Sarkozy tourne le dos aux valeurs de la droite. D’ailleurs, Eric évoque sur son blog la probable prochaine privatisation partielle de l’AFP. Je tombe sur billet de Julien qui démontre que certains dirigeants du PS feraient mieux de se rappeler que c’est un parti de gauche qui ne gagnera pas à droite. Une personne vient débattre avec moi dans mon billet d’hier en essayant de me convaincre que la construction Européenne actuelle est bonne.


Je vais donc bêtement tenter d’expliquer comment marche l’Europe libérale… pour un domaine que je connais bêtement un peu : la banque.

Des gugusses avec des cravates et du poil dans les oreilles se mettent d’accord : « Il faut plus de la concurrence ». La commission dit : « appliquons ça aussi aux banques ». Elle pond un truc, une directive ou un machin qui est validé ou voté par nos dirigeants, le parlement ou qui sais-je encore. Ensuite, la commission dit à la BCE : « Voilà, il faut de la concurrence, débrouillez-vous ». A ce moment, le pouvoir politique a presque perdu tous les pouvoirs : ça serait trop compliqué de faire retour arrière.
Ensuite, la BCE dit aux banques « Démerdez vous, il faut de la concurrence, si vous ne le faites pas bien, on vous tapera dessus ». Les gros banquiers fumeurs de cigares déjeunent ensemble et se disent « Tiens ! Si on créait un Conseil Européen des Paiements ? » (je n’invente pas grand-chose). Cet EPC est vaguement contrôlé par la BCE et la Commission Européenne (mais uniquement sur les aspects liés à la concurrence), mais décide à peu près tout ce qui se fait en matière bancaire en Europe et n’est qu’une émanation des banques, pas des Européens.
On peut en penser ce qu’on veut, la question n’est pas là. Les libéraux diront : « c’est bien, les banquiers se régulent entre eux ». Moi, j’ai plutôt tendance à penser que des instances privées exercent maintenant plus de pouvoir que les instances issues du ou des peuples. La preuve ! Le gouvernement Français vient de se faire obliger de libéraliser la distribution du Livret A deux ou trois après avoir reçu l’injonction de faire créer par La Poste une filiale bancaire... qui finira par se faire privatiser (je n’invente toujours pas grand-chose).
Ainsi, cette filiale vient de perdre une grande partie de son fond de commerce (sans compter les revenus que va perdre le logement social), mais à la limite, pourquoi pas ? Mais comment sera-t-elle financée pour accomplir son rôle de service public, en l’occurrence offrir à tous les français quelques soient leur moyen ?

Je n’utilisais juste un exemple dans un sujet que je connais un peu (l’Europe des paiements) pour illustrer ce que deviens le monde où nous vivons : un organisme privé (l’EPC) fait pression sur la Commission Européenne qui donne l’ordre à l’état français de foutre en l’air un système bâti par l’émanation du peuple Français.

Les libéraux me diront encore une fois « Et alors ? ». Le jour où les mêmes systèmes seront mis en œuvre par les organismes d’assurance maladie (je parle bien sûr des assurances privées), les systèmes d’assurance retraite (je parle des mêmes), les systèmes de soins (je parle des cliniques privées), des systèmes éducatifs, … on en reparlera ! Comme ils disent maintenant « il n’est pas normal que l’Etat Français accordent des crédits aux Caisses d’Epargne et à (ex) La Poste », Les libéraux diront un jour : « il n’est pas normal que l’Etat Français accorde des crédits à un système éducatif », après avoir exigé de l’état de créer une entreprise nationale pour recueillir l’Education Nationale, sous prétexte de rationaliser l'organisation !
C’est pour ça qu’il faut lutter contre le libéralisme et toutes ces conneries qu’on nous sort au nom de la concurrence.
C’est donc pour ça qu’il faut maintenant refuser ce traité Européen qui, certes fait peut-être avancer les choses dans certains domaines, mais permet surtout aux puissances financières de faire ce qu’elles veulent sans qu’on s’en aperçoive… Car derrière la construction Européenne se cachent l’ECP et bien d’autres trucs.
Pendant ce temps, certains s’exhibent chez Donald pour faire oublier la signature du Traité Européen. Entre autres… Pendant ce temps, le pouvoir d'achat diminue, les sans logis font des pléonasmes en dormant dehors, les pauvres perdent leurs exonérations de redevance, ...
En s’enfonçant dans le libéralisme, c’est tout simplement le peuple qui perd tout pouvoir. Ce n'est pas une question de droite ou de gauche, mais de valeurs...Et pendant ce temps-là, quelques zinzins du PS viennent nous dire : « Oui… heu… nous sommes favorable à l’économie de marché… elle est au cœur de notre projet ». Le libéralisme nécessite la perte du poids des « états » donc la fin des instances démocraties. Cela en est presque la définition. Mais le pouvoir perdu par la démocratie est repris par d’autres… « le marché »… Derrière la démocratie, il y a les valeurs, ce pourquoi nos ancêtres se sont battus pendant des années. Le marché n’a pas de valeurs... autres que financières.

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Nicolas J 58 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte